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Mise en service en 1856, la gare de Lyon-Perrache n’est certes pas aussi fréquentée que sa voisine Part-Dieu, mais ses 7 millions de voyageurs annuels en font un élément essentiel du transport lyonnais. En prenant également en compte que la gare fait partie du centre d’échanges Lyon-Perrache, qui regroupe différents moyens de transports que sont le métro, le tramway et les autobus, situé au-dessus du boulevard urbain de liaison de l’A6 à l’A7, c’est au final bien plus de monde qui gravite quotidiennement autour de ce site riche en surprises…
Un morceau bienvenu de verdure dans le trafic lyonnais
On aurait presque du mal à y croire en approchant de ce centre d’échanges très décrié pour son aspect béton et ancien, au point d’être surnommée la “Verrue”, mais la nature y est pourtant florissante dans un lieu bien précis. Au-delà de son emplacement, le plus étonnant concernant cet endroit est que très peu de Lyonnais eux-même connaissent cet endroit idyllique et confidentiel caché sur le toit de la gare Perrache. Certes, ce n’est peut-être pas la première chose que l’on pense à regarder au moment d’aller prendre son train, mais cet endroit existe tout de même depuis les années 1970. Véritables espaces végétaux, les Jardins suspendus de Perrache avaient pour fonction première d’accueillir le public. Au fur et à mesure des années, par manque d’entretien du site, les problèmes de fuites d’eau sont apparus, et avec eux l’arrêt des bassins. Non loin de la Place Carnot, qui fut autrefois un grand marécage jusqu’à son assèchement dans les années 1770 sous les ordres d’Antoine Michel Perrache, ces jardins sont finalement sauvés au début des années 2010 par une association lyonnaise, créée pour redonner vie aux espaces verts des toits de Perrache et proposer un accès à l’agriculture urbaine pour les habitants de Lyon. Derrière ces 2 objectifs se cache en fait l’envie de sensibiliser la population urbaine lyonnaise à l’importance des bienfaits de ces espaces verts en ville.
Un havre de paix pour souffler ou étendre ses connaissances
Pour s’y rendre, rien de plus simple : emprunter les escalators depuis la place Carnot puis rejoindre les escaliers à gauche après l’entrée et grimper jusqu’au 4e étage côté Rhône, ou prendre l’ascenseur au pied du T2 pour aller directement au 4e niveau. L’association étant ouverte à toutes les personnes souhaitant jardiner, qu’elles soient du quartier, de Lyon ou simplement de passage, l’espace de la terrasse est quant à lui végétalisé avec de la pelouse et des arbres, permettant de se balader librement dans ce lieu public. Si la moitié des parcelles est gérée en collectif avec des séances pensées pour discuter de la gestion, l’autre moitié est gérée en individuel, à disposition des membres de l’association. Sur ces parcelles en gestion individuel, les productions sont au choix de la personne en charge. Pour les parcelles collectives, les adhérents se réunissent pour choisir communément les types de production. On trouve actuellement 3 types de production majeures : herbes aromatiques, légumes et fruits, notamment pommes de terre, fraises et framboises. Toutefois, ces productions ne sont pas figées et peuvent être adaptées en fonction des difficultés ou changements survenant dans l’année. Enfin, l’association ne vend pas sa production, puisque celle-ci est réservée à ses membres venant cultiver eux-mêmes leur produit. Échanges de savoirs, culture biologique, inventaires collectifs et même concours de cabanes à jardin en lien avec l’École d’architecture de Lyon, le jardinage n’aura bientôt plus de secret !
Bientôt un nouveau visage plus vert pour le centre d’échanges ?
En attendant, pas besoin de faire partie de l’association pour profiter de ce lieu déconnecté du tumulte lyonnais. Ouvert tout au long de l’année, il est possible de se promener dans les jardins, à condition de ne pas toucher aux récoltes qui sont réservées aux adhérents de l’association. Un lieu où certaines règles sont à respecter, dont l’une des plus importantes est que l’utilisation de produits phytosanitaires est interdite. Ce qui rappelle que ce lieu étonnant devenu “Refuge LPO” en 2023 est aussi le théâtre de plusieurs actions en faveur de la biodiversité, tels que l’utilisation de semences biologiques, la plantation de variétés locales et/ou anciennes et d’arbustes champêtres, la création d’une prairie sauvage non fauchée, la construction d’une haie sèche ou encore l’installation de nichoirs. Un espace qui dénote pour l’instant dans un quartier prêt à changer radicalement de visage. Prévus jusqu’en 2028, d’importants travaux vont en effet transformer le centre d’échanges Perrache, collé à la gare SNCF. L’enjeu est colossal : donner un second souffle à cet énorme échangeur qui mêle métro, lignes de trams, piétons, voitures, parkings et l’autoroute qui coupe Lyon en deux jusqu’au Tunnel de Fourvière, le futur tram enterré vers l’ouest et la gare routière de bus. Parmi les points forts du projet Perrache, l’ouverture à tous des terrasses jardin, pour profiter d’un véritable point de vue à 360° sur Lyon et ses alentours, sur les Alpes, sur Fourvière et Confluence. En attendant son aboutissement, il est déjà possible de profiter d’une des plus belles vues de Lyon, grâce à ces jardins suspendus, qui offrent aussi une sacrée bouffée d’air frais… sans quitter le centre-ville.
Centre d’échanges Lyon-Perrache
30 Cours de Verdun Gensoul
69002 Lyon
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Image à la une : Jardins suspendus de Perrache © Picasa
