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Ce fascinant complexe bâti sur une île au large de Marseille fut autrefois un hôpital de grande nécessité

Hôpital Caroline © Adobe Stock

Complexe, faite de pouvoir, de commerce et de hasards, Marseille est une ville dont la personnalité et l’Histoire se sont forgées au fil des siècles. Une construction qui a bien entendu laissé en chemin de fascinants vestiges, comme cet impressionnant ouvrage hérité du XIXème siècle, lorsque Marseille était une place forte du commerce en Méditerranée…

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Un site méconnu et pourtant emblématique dans l’histoire de Marseille

Digne des plus grands décors de cinéma, cette imposante bâtisse visible depuis la mer demeure l’un des sites les plus étonnants et les plus intéressants de l’archipel du Frioul, connu pour être depuis le XVIe siècle le cœur de la protection sanitaire de Marseille. L’anse naturelle de Pomègues servait en effet de zone officielle de quarantaine pour les navires en provenance de l’étranger, afin de prévenir la propagation des maladies. Mais vers 1820, une terrible épidémie de fièvre jaune sévit dans les ports de Méditerranée. Outre la construction d’un véritable port de quarantaine, l’État, qui souhaite moderniser ses équipements, ordonne la construction d’un hôpital destiné à accueillir les malades. Devant les risques de paralysie du commerce maritime, véritable poumon économique de Marseille, une digue reliant les îles de Pomègues et de Ratonneau voit le jour, et ainsi naît le Port Dieudonné. Dans la foulée, un projet d’établissement sanitaire est commandé sur l’île de Ratonneau à Michel-Robert Penchaud, architecte de la ville de Marseille et du département à qui l’on doit de nombreux bâtiments et monuments publics. Perché sur un promontoire, l’établissement ne sera finalement prêt qu’après plusieurs années de travaux et une construction onéreuse. Inauguré en 1828, l’établissement est nommé Hôpital Caroline, en hommage à Caroline de Bourbon Sicile, l’épouse du Duc de Berry. Mais il est aussi connu sous le nom d’hôpital “du vent”, en référence aux vertus curatives que l’on attribuait au vent au XIXe siècle pour éliminer l’air vicié.

Un hôpital pensé de A à Z contre la fièvre jaune 

Parfait exemple du style néo-classique, l’hôpital imaginé par Michel-Robert Penchaud repose sur une architecture novatrice, avec trois critères imposés par la commission ministérielle de l’époque : l’isolement, la surveillance et l’aération optimale. En effet, la construction répond à plusieurs préoccupations des services sanitaires : nécessité d’avoir un lieu aéré, car on compte sur le vent pour chasser les miasmes de la maladie, proximité de la mer pour faciliter les communications et permettre de pomper l’eau dont on a besoin pour laver les sols, isolement strict pour la quarantaine et, enfin, facilité de garde et de surveillance. Capable d’accueillir 48 malades et 24 convalescents, tout est pensé pour isoler les pensionnaires contaminés de ceux en convalescence et du personnel. Quatre pavillons sont répartis autour d’une cour intérieure, cette dernière accueille même une chapelle de style hellénistique, en référence aux origines antiques de la cité phocéenne, qui est surélevée et entièrement vitrée afin que les patients puissent suivre la messe sans sortir de leur lit. Un édifice parfaitement apte à lutter contre la fièvre jaune… qui ne frappa jamais Marseille. Ce qui n’empêchera pas l’hôpital, renommé Ratonneau après la fin de la Restauration, d’accueillir quelques patients, notamment après le transfert des malades du lazaret d’Arenc en 1850, puis des soldats malades atteints du typhus.

Vue aérienne de l’hôpital Caroline © ACTAVISTA
Vue aérienne de l’hôpital Caroline © ACTAVISTA

Un site mystérieux qui ne se dévoile pas si facilement

Transformé au milieu du XIXe siècle pour former le complexe du “lazaret des îles”, considéré comme le plus vaste et le plus performant de toute la Méditerranée, l’hôpital reste en service jusqu’en 1941, avant de servir comme dépôt de munitions pour les Allemands qui occupent alors Marseille. Dans les dernières heures de la Seconde Guerre mondiale, le site est en partie détruit lors des bombardements des Alliés, avant de rester à l’abandon jusqu’en 1978, date de l’acquisition des îles par la ville de Marseille. Il ne faudra que deux ans pour que ce véritable vestige de l’Histoire de Marseille soit inscrit au titre des Monuments Historiques. Aujourd’hui en cours de restauration, l’hôpital Caroline n’accueille plus de malades ou contaminés, mais diverses animations dont la plus connue demeure le festival MIMI. Ce rendez-vous annuel met en avant des artistes innovants venus de tous les horizons musicaux ou géographiques dans la cour de l’ancien hôpital. Le reste du temps, le site de l’Hôpital Caroline est exceptionnellement ouvert lors des Journées Européennes du Patrimoine. Le temps d’une visite guidée, il est ainsi possible de découvrir l’histoire sanitaire de Marseille et de cette très belle architecture du XIXe, le tout dans un cadre naturel d’exception.

La chapelle de l'hôpital au premier plan © Office de Tourisme de Marseille
La chapelle de l’hôpital au premier plan © Office de Tourisme de Marseille

Hôpital Caroline
Chemin de Saint-Estève
13007 Marseille

 

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Image à la une : Hôpital Caroline © Adobe Stock

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