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À Paris, l'unique atelier-musée de l'éventail français est menacé d'expulsion

Par Cyrielle

C’est à la fois un musée, le seul en France, et un atelier d’éventail qui risque de disparaître : l’atelier Hoguet – Musée de l’Éventail, niché boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement, est criblé de dettes et menacé d’expulsion. Pour tenter de sauver cette institution tenue par la famille Hoguet depuis 1879, une cagnotte a été lancée.

Un atelier familial, spécialisé dans la fabrication d’éventails depuis quatre générations

Difficile de tomber par hasard sur ce musée-atelier : installée dans un appartement, la petite institution se cache au troisième étage d’un immeuble tout ce qu’il y a de plus banal ! Et pourtant, entre ses murs se dressent des centaines d’années d’artisanat français. L’histoire du lieu remonte à 1879 quand le tabletier Joseph Hoguet Duroyaume –  l’arrière grand-père d’Anne Hoguet, la propriétaire et maître d’art actuelle – a créé son atelier de monture d’éventails. Près de 80 ans plus tard, le père d’Anne Hoguet rachète une célèbre maison artisanale d’éventail, la Maison Ernest Kees, installée là, au 2 boulevard de Strasbourg. À l’époque déjà, la maison Kees était l’une des dernières maisons d’éventails à Paris et en France. Depuis, le lieu est resté tel quel : la grande salle d’exposition date de 1893, est classée monument historique et dispose de l’une des plus importantes collections d’éventails d’Europe.

Un éventail réalisé par Anne Hoguet pour le film Marie Antoinette (2006) de Sofia Coppola.

C’est au fond de cet espace d’un peu moins de 200 mètres carrés qu’Anne Hoguet, 75 ans, pratique son métier d’éventailliste, un artisanat inscrit à l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel en France depuis un an. “J’ai hérité de ce patrimoine familial auquel j’ai consacré ma vie. Au sein de l’atelier, je consacre mon temps à la restauration d’éventails, à la formation ainsi qu’à la création pour des marques de luxe, des défilés de mode, des pièces de théâtre et des films”, raconte celle qui, n’ayant pas d’héritier dans le métier, sera la dernière de sa famille à reprendre le flambeau.

Mais aujourd’hui, ce n’est pas seulement de savoir qui reprendra son héritage qui inquiète Anne Hoguet, c’est surtout de savoir s’il y aura toujours un héritage à donner dans quelques années : “D’ici fin mars, je dois payer 117 000 euros au bailleur. Le Covid a été la double peine : je n’ai ni client, ni visiteur”, a confié Anne Hoguet à l’AFP. Pour faire face à cette dette colossale et éviter la dissolution de sa collection composée de 2 500 éventails dont certains vieux d’un demi-millénaire, Anne Hoguet a lancé une cagnotte sur Leetchi.

En attendant, on vous laisse découvrir le travail d’Anne Hoguet dans ce court reportage :

Atelier Hoguet – Musée de l’Éventail
2 Boulevard de Strasbourg, 75010
www.annehoguet.fr

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