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C’est une évidence : Paris demeure une source d’attractivité capitale, que ce soit en termes de travail, d’études et de vie tout simplement. Vivre à Paris est un rêve que beaucoup entreprennent chaque année. Mais une réalité beaucoup plus dure a fait son chemin ces dernières années : quitter Paris est de plus en plus fréquent.
Paris se dépeuple au profit du reste de l’Île-de-France
Ce qui était au début un fait est devenu une tendance, et elle n’a de cesse de se confirmer : année après année, la population à Paris ne cesse de diminuer. En réalité, cette tendance a commencé en 2012, et les derniers chiffres de l’INSEE laissent penser que celle-ci n’est pas près de s’arrêter. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, la capitale a perdu en moyenne 12 800 habitants par an entre 2016 et 2022. Au 1er janvier 2022, la population parisienne était ainsi de 2 113 705 habitants contre 2 190 327 six ans plus tôt. Une baisse de 0,59 % en moyenne annuelle, qui est finalement un peu plus marquée que celle observée au cours de la période 2011-2016 (-0,54 %).
Dans cette enquête publiée ce 19 décembre, l’INSEE en profite également pour dresser le portrait de l’évolution démographique de la région Île-de-France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’entre Paris et les autres départements, les tendances sont loin d’être similaires. En effet, la population s’accroît dans les autres départements franciliens à un rythme annuel moyen situé entre +0,45 % et +0,76 % entre 2016 et 2022. La Seine-Saint-Denis connaît notamment le plus fort dynamisme démographique au sein de la région : elle gagne chaque année 12 500 habitants (+0,76 % par an). Le département le plus peuplé après Paris (1 168 725 habitants au 1er janvier 2022) possède le solde naturel le plus élevé de la région : “l’âge moyen à la maternité est plus élevé à Paris qu’en Seine-Saint-Denis”, souligne l’INSEE Île-de-France, qui précise que “le nombre d’enfants par femme est en moyenne de 1,25 dans la capitale contre 2 dans le 93″.
Comment expliquer cette baisse perpétuelle ?
Selon l’Insee, plusieurs raisons peuvent expliquer ces chiffres en baisse. Sans grande surprise, le coût toujours élevé du logement est l’une des raisons principales expliquant les départs : malgré des prix de l’immobilier en recul, la capitale reste la ville la plus chère de France. Une récente étude des Notaires de France révèle même que le pouvoir d’achat a structurellement baissé au cours des deux dernières décennies. Une autre explication avancée par l’Insee est l’arrivée d’un enfant, qui pousse les familles à rechercher un logement plus grand dans les proches départements que sont les Hauts-de-Seine ou le Val-de-Marne. De plus, la recherche d’un autre cadre de vie, accentuée depuis le Covid, est également un facteur important. Pour preuve, la capitale ne faisait même pas partie du top 100 cette année établi par l’association “villes et villages où il fait bon vivre” (103e sur 34 808 communes de France métropolitaine).
Malgré son développement tourné vers l’avenir et de nombreuses distinctions, il semble donc que la capitale n’attire plus autant que par le passé. Et pour ne rien arranger, ces tendances démographiques récentes devraient se poursuivre dans les prochaines années, jusqu’à ce que la population parisienne atteigne le cap des 2 064 000 habitants d’ici 2040. Bien que positif, “l’excédent naturel baisserait progressivement sur la période, sous l’effet notamment de la hausse des décès liée à l’arrivée des générations issues du baby-boom aux âges de grande mortalité” explique à ce sujet l’Insee. En résumé, la part des plus jeunes (moins de 15 ans) continuerait de diminuer et le vieillissement de la population se poursuivrait, à tel point que, en 2040, Paris serait l’un des départements franciliens où la part des personnes de 75 ans ou plus serait la plus élevée (12 %).
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Image à la une : Population Paris © Adobe Stock
