Reine des nuits parisiennes, actrice récompensée, chanteuse à la voix envoûtante ou encore meneuse de revue au caractère bien trempé, c’est une artiste accomplie qui nous a quitté hier des suites d’un malaise.
Une artiste parisienne accomplie
Alors qu’elle venait tout juste de terminer la tournée de son album Horizons Dorés et fignoler son nouvel album, Dani, artiste majeur des années 60 et 70, est décédée dans la soirée du lundi 18 juillet 2022 à l’âge de 77 ans. Personnalité forte et androgyne à la voix rauque, son succès commence dès son arrivée à Paris à l’âge de 19 ans. Elle qui ne connaissait rien d’autre que Perpignan prend son courage à deux mains et a espoir de faire carrière comme mannequin. Des ambitions qui la poussent à se présenter au magazine Jours de France. Et son physique atypique lui assure dès la première semaine la Une du magazine. Durant sa carrière de mannequin, elle passera alors devant l’objectif de nombreux photographes de renom comme Helmut Newton ou Jean-Baptiste Mondino. Dès lors, elle se met à fréquenter les meilleures adresses de la capitale et fait la connaissance de Benjamin Auger, photographe de Salut les copains qui deviendra son mari.
En 66, elle décide de tenter sa chance dans un nouveau domaine, le chant, et sort un premier disque Garçon Manqué qui lancera sa carrière. En parallèle, elle tient les commandes de l’Aventure, un club branché inspiré du mythique Studio 54 de New York, et est choisie pour le rôle de Liliane dans le film de François Truffaut La Nuit américaine. Un nouveau succès dans la vie de Dani puisque le film reçoit l’Oscar du meilleur film étranger en 1974. Mais la vie qu’elle mène teintée d’alcool et de drogue l’éloigne peu à peu de la scène, une période sombre qu’elle raconte d’ailleurs dans son livre Drogue la galère, sorti en 1987.
Ce n’est qu’en 2001 qu’elle fait son come-back sur la scène musicale grâce à Étienne Daho qui lui propose de chanter Comme un boomerang. Ce titre que Serge Gainsbourg avait écrit pour sa participation à l’Eurovision de 1975, mais jugée trop obscène, ne sera chanté qu’en 2001. De son côté, elle n’avait cessé d’écrire, composer, chanter de nouveaux projets jusqu’à sa dernière heure…
Images : Lecoeuvre photothèque/AFP // Bosco/SIPA // Benaroch/SIPA
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