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On connaît bien ces fameuses entrées de métro vertes, au style Art nouveau. L’architecte qui les a dessiné, pourtant, reste encore assez méconnu : Hector Guimard. Un triste sort, qui risque de changer bien vite : d’ici 2027, un tout nouveau musée sera dédié à l’artiste et à son œuvre à Paris. Dans le 16e arrondissement, quartier encore marqué par de nombreuses créations de l’architecte, le Musée Guimard s’apprête à ouvrir dans un édifice de choix : l’hôtel Mezzara, dessiné par Guimard lui-même.
L’hôtel Mezzara se transforme en Musée Guimard
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Caché au 60 rue Jean-de-la-Fontaine, dans le 16e arrondissement, l’Hôtel Mezzara s’apprête à rendre hommage à son architecte, Hector Guimard. D’abord conçu comme hôtel particulier en 1910, puis devenu annexe du lycée d’État Jean-Zay en 1956, le bâtiment va exposer le travail de cet architecte et décorateur majeur de l’Art nouveau , d’ici 2027. Dépourvu de ses fonctions en 2015, le bâtiment a bien failli être vendu à 7 millions d’euros par l’État, jugé inutile au service publique. Finalement, après deux appels à candidatures infructueux en 2021 et 2023, l’Etat a signé le 23 juin dernier un bail de 50 ans avec la société Fabelsi. Le projet, porté par deux passionnés : Fabien Choné (président de Fabelsi et de sa filiale Hector Guimard diffusion) et Nicolas Horiot (président de l’association Le Cercle Guimard créée en 2003), vise à mettre enfin à l’honneur le travail d’un architecte encore assez méconnu. Des travaux estimés à 6 millions d’euros devront débuter fin 2026 et prendre en charge la restauration complète de l’hôtel. Le Cercle Guimard l’annonce : tout sera refait fidèlement à la vision initiale de Guimard, grâce à des “spécialistes de l’Art nouveau, [des] artisans d’art, [des] restaurateurs, [des] architectes et [des] partenaires culturels et institutionnels”. C’est un rêve vieux de plus de dix ans qui se réalise pour cette association, qui avait déjà organisé une exposition en 2005 et 2006 dans l’édifice. L’ambition est claire : placer Paris sur la carte des capitales de l’Art nouveau, aux côtés de Barcelone et de Bruxelles.
L’Hôtel Mezzara, un joyau d’art nouveau
On ne pouvait pas rêver mieux que ce bel hôtel particulier pour rendre hommage à l’œuvre d’Hector Guimard. Construit en 1910 et dessiné par l’architecte pour son ami Paul Mezzara, industriel textile d’origine vénitienne, l’hôtel marque une période où l’art de Guimard s’assagit, réduisant un peu les exubérances sans pour autant délaisser les courbes et les arabesques végétales propres à l’art nouveau. À l’époque de sa construction, tout est pensé comme un grand manifeste d’art décoratif moderne, de la façade au mobilier : des nombreux artistes décorateurs comme Léon Jallot, Edgar Brandt, et Paul Follot y participent. Aujourd’hui encore, le grand hall d’entrée impressionne par son escalier aux rambardes finement dessinées, tandis qu’en levant les yeux, on aperçoit la pièce maîtresse de l’édifice. La verrière zénithale, encadrée de luminaires également signés Guimard, baigne l’espace de lumière : Paul Mezzara y exposait d’ailleurs ses créations. Dans la salle à manger, une toile de Charlotte Chauchet-Guilleré sublime un mobilier en bois encore conservé. Finalement, Mezzara n’y vivra que deux ans avant que le site ne change de vocation… tout en gardant l’empreinte de Guimard.
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Guimard au-delà des bouches de métro
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Bien au-delà des emblématiques bouches de métro parisiennes, ou encore du célèbre Castel Béranger, l’œuvre de Guimard est riche et protéiforme : immeubles à Paris, hôtels particuliers, villas en Île-de-France et en Normandie, mobilier, objets décoratifs… Le musée s’appliquera à valoriser toute cette richesse artistique, en exposant une collection inédite, réunie par Le Cercle Guimard, Hector Guimard Diffusion, des collectionneurs privés, mais aussi des prêts d’institutions publiques et privées. Un travail avec la Ratp est aussi prévu pour mettre à l’honneur les mythiques entrées de métro vertes désignées par Guimard, tandis qu’ une expérience immersive en réalité virtuelle permettra de se plonger dans l’ambiance de la Belle Époque et du Paris des Expositions Universelles. Enfin, pour sublimer le tout, un jardin de 700 m² offrira un bel espace de promenade. Et en attendant 2027 (parce que ça fait loin !), on vous donnez rendez-vous pour notre visite Paris Art Nouveau : l’occasion de découvrir l’œuvre de Guimard directement dans les rues du 16e.
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Entrée de métro Guimard – © Adobe Stock
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