Le flot de critiques à son sujet est aussi important que le nombre de voitures qui l’emprunte chaque jour. Communément appelé Boulevard périphérique, cette voie de ceinture de 35 km est l’un des principaux axes urbains d’Europe, emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules qui circulent à 80 % avec un seul occupant. Depuis plusieurs années, de nombreux projets, comme celui d’en faire une “ceinture verte”, sont évoqués pour moderniser et désengorger cet axe. En attendant, le fameux boulevard va connaître un sacré changement dans quelques jours…
La pollution et la nuisance sonore au cœur du problème
Et depuis quelques heures, la grogne monte à nouveau au sujet du périphérique, à cause d’une déclaration d’Anne Hidalgo. Au micro de RTL ce lundi 9 septembre, la maire de Paris a en effet annoncé que la vitesse sur le périphérique parisien sera limitée à 50 km/h, et non plus 70 km/h, à partir du 1er octobre. Bien que la mesure avait été annoncée en novembre 2023, la date précise de mise en place de cette nouvelle limitation était encore inconnue et, surtout, il s’agit d’une mesure étudiée “depuis 2018 avec des votes au conseil de Paris sur le sujet, d’ailleurs très unanime” selon Anne Hidalgo. Une annonce qui fait écho à son récent entretien à Ouest-France, où l’élue socialiste avait redit son souhait de maintenir la voie dédiée pour les Jeux olympiques sur le périphérique parisien pour en faire “une voie de covoiturage qui serait réservée aux taxis, aux particuliers qui circuleraient à plusieurs et aux transports en commun”.
Mais le principal objectif derrière cette volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h : réduire les nuisances sonores pour les riverains du périphérique (près de 500 000 personnes) et abaisser la pollution atmosphérique. Une décision qui dépend tout à fait de la ville de Paris selon les élus municipaux, puisque la mairie peut “dans le cadre de ses pouvoirs de police, diminuer la vitesse au motif de la sécurité ou de l’environnement”. Au grand dam des détracteurs d’un tel projet, qui demandaient une concertation. Toutefois, Anne Hidalgo a reconnu que cette décision “dépend de l’Etat” et affirme avoir demandé à Emmanuel Macron de “ne pas revenir en arrière non plus”.
Une opposition féroce pour cette nouvelle limitation
La vitesse maximale autorisée sur cette ceinture routière qui entoure la capitale depuis 1973 était déjà passée de 90 km/h à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014. Une nouvelle baisse fortement désapprouvée par l’opposition, qui a déjà fait part de son désaccord aux premières évocations du passage aux 50 km/h. C’est le cas notamment de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui avait déclaré que “une fois de plus, on pénalise les Franciliens qui travaillent tard ou qui se lèvent tôt parce qu’ils viennent de loin”, ou du ministre des Transports démissionnaire, Patrice Vergriete, qui avait appelé Anne Hidalgo à ne pas “stigmatiser les gens qui sont obligés de prendre leur voiture”. L’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, avait de son côté affirmé que l’Etat “ne validerait pas” cette mesure tandis que la ministre de la Transition énergétique de l’époque, Agnès Pannier-Runacher, avait dénoncé une mesure “antisociale” et susceptible de générer davantage de bouchons et donc d’émissions de CO2.
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle histoire pour le périphérique s’inscrit dans la vaste liste de changements que va connaître Paris dans les jours à venir. Au lendemain des Jeux Olympiques et Paralympiques, la grille tarifaire dans les transports publics est revenue à la normale depuis le 9 septembre, avec le ticket à 2,15 euros et non plus à 4 euros (17,35 euros, le carnet de 10). L’Orlybus et le Roissybus, dont le prix était passé à 16 euros durant la période olympique, coûtent respectivement 10,30 euros et 14,50 euros. Toutefois, les tarifs des tickets des abonnements à Navigo évolueront à nouveau à la hausse le 1er janvier 2025, bien que le montant précis ne soit pas encore connu. Toujours dans les transports en commun, des fermetures sont attendues sur les RER A, B, C et D ou encore la ligne 14 pour cause de chantiers. Également à partir du 1er octobre, les “gros” véhicules de plus de 1.600 kg devront payer plus cher pour se garer sur la voie publique, soit 18 euros l’heure en zone 1 (du 1er au 11ème arrondissement) ou 12 euros en zone 2 (du 12ème au 20ème arrondissement).
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Image à la une : Périphérique parisien © Adobe Stock