Tout comme de nombreux sites dans la capitale, la célèbre Place de la Concorde vit déjà au rythme des Jeux Olympiques, attendus cet été du 26 juillet au 11 août. Durant cet événement suivi à travers le monde entier, la plus grande place de Paris sera le théâtre des épreuves de BMX freestyle, de breaking, de skateboard et de basketball 3×3, avant d’accueillir la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques le 28 août. Totalement fermée aux piétons, vélos et voitures depuis le 1er juin, la place royale s’apprête à connaître un été des plus mouvementés… avant de complètement changer de visage !
Objectif : plus de fraîcheur, notamment en été
Depuis plusieurs mois, les chantiers se succèdent à Paris, à l’image du vaste chantier concernant les Champs-Élysées, et pas seulement dans l’optique des très attendus Jeux Olympiques et Paralympiques. Moderniser la capitale, la rendre plus respectueuse de l’environnement et favorable aux piétons, tels sont les projets phares de la Mairie de Paris sous l’impulsion d’Anne Hidalgo, qui a fait de la réduction de la place de la voiture et de l’adaptation de la ville au réchauffement climatique des priorités de ses mandats. C’est dans ce vaste projet qu’avait été créée une commission pour imaginer le futur visage de la Place de la Concorde, réalisée en 1763 et connue sous bien des noms (Place Louis XV, Place de la Révolution ou encore Place Louis XVI). Après des mois de délibération, ce comité d’experts, présidé par l’ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et composé de personnalités telles que l’animateur Stéphane Bern, le paléoclimatologue Jean Jouzel ou le jardinier en chef du grand parc de Versailles Alain Baraton, a rendu ce lundi 17 juin ses préconisations.
En premier lieu, le comité suggère de revégétaliser une partie de la place, comme c’était le cas lors de sa création au XVIIIe siècle par l’architecte royal Ange-Jacques Gabriel. Cela permettrait de la rendre plus fraîche en été et de créer une continuité entre les jardins des Champs-Élysées et ceux des Tuileries. Les arbres ne devront pas cacher les perspectives et les essences sélectionnées devront être peu consommatrices d’eau. Les experts ajoutent également que “la circulation des automobiles ainsi que celle des transports en commun et des vélos seront recentrées pour redonner la priorité aux piétons”. Mi-janvier, Anne Hidalgo avait annoncé que la place allait rester semi-piétonne, à l’issue des Jeux. Une configuration qui existait déjà de manière provisoire depuis l’installation du village de la Coupe du monde de rugby sur une partie de la place en septembre dernier.
Un nouveau visage attendu d’ici 2026
Pour y parvenir, le rapport suggère la suppression des trémies, ces rampes d’accès aux voies souterraines qui traversent la place et entravent la circulation piétonne. Ces tunnels routiers, qui permettent aux automobilistes de rejoindre les Jardins des Champs-Élysées, compliquent l’accès des piétons au fleuve et leur suppression permettrait ainsi de renforcer le lien de la place avec la Seine et ses berges, inscrites au patrimoine de l’Unesco. Par ailleurs, il est évoqué l’idée de créer des “assises”, des “aménités” et autres “dispositifs d’ombrage l’été” car, aujourd’hui, “la place de la Concorde est un lieu qui ne permet aucune forme de repos” selon Jean-Jacques Aillagon.
Au total, ce sont pas moins de 12 recommandations qui ont été imaginées par la commission, qui s’est donnée pour mission que la place soit “digne de son histoire et agréable pour tous ceux qui la parcourent”, comme expliqué par Jean-Jacques Aillagon lors de la conférence de presse de présentation du rapport. Et désormais, quelles sont les prochaines échéances ? Fin septembre, la commission nationale de l’architecture et du patrimoine devra valider les grandes lignes de ce projet. Dans la foulée, un jury composé de l’ensemble des membres de la commission sera chargé de sélectionner 5 équipes d’architectes et de paysagistes parmi celles ayant postulé au premier appel à candidature lancé en mai. Le choix du projet définitif devrait ensuite avoir lieu début 2025, avant les premières réalisations visibles en 2026. Quant au budget, celui-ci est estimé à 35 millions d’euros.
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Image à la une : Place de la Concorde © Adobe Stock