Après la limitation à 50 km/h, la voie réservée au covoiturage entre en vigueur sur le périphérique parisien

Après la baisse de la vitesse à 50 km/h, le périphérique parisien n’a pas fini d’évoluer, et ce ne sont pas les usagers habituels qui diront le contraire. Depuis ce matin, lundi 3 mars, une expérimentation “sans date de fin” est en place sur une grande partie du périphérique et certains tronçons de l’A1 et de l’A13.

Une voie désormais interdite aux conducteurs solos

“Diminuer le nombre de voitures en circulation en optimisant leur taux de remplissage afin de réduire le bruit et la pollution de l’air”, tel était le souhait de David Belliard, adjoint écologiste chargé des mobilités, rappelant que 80% des usagers du périphérique sont autosolistes. Un souhait dès aujourd’hui matérialisé par cette voie spéciale qui a fait son apparition aujourd’hui, réservée aux véhicules qui transportent “au moins deux passagers”, hors poids lourds, ainsi qu’aux transports collectifs, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite. Vue comme un héritage des Jeux Olympiques 2024 de Paris, cette voie est dès à présent active du lundi au vendredi de 7 heures à 10 h 30 et de 16 heures à 20 heures.

Voie réservée au covoiturage : “85 % des utilisateurs du périphérique sont seuls dans leur voiture”, dénonce David Belliard, l’adjoint en charge des transports à Parishttps://t.co/30kG7Wc6p3 pic.twitter.com/rcB3v80FD9

— ici Paris Île-de-France (@iciparisidf) March 3, 2025

Concernant le périphérique parisien, la voie sera active dès lors que des panneaux au losange blanc sur fond bleu seront allumés, pour alerter les usagers. Une mesure de précaution que la préfecture de police pourra toutefois désactiver en cas de bouchons importants. Certains tronçons de l’autoroute A1 et de l’A13, uniquement en direction de Paris sur 7 kilomètres de 7h à 10h, sont également concernés. Au sud, quelques kilomètres échappent à cette nouvelle voie faute d’avoir été des “voies olympiques” desservant des sites pendant les JO, mais un investissement de sept millions d’euros en signalétique dynamique et radars de formes est toutefois prévus pour les inclure.

Nouvelle étape dans la lente mais ambitieuse transformation du périph’

Développés par le société Pryntech, ces nouveaux radars en inox thermolaqués et nécessitant seulement du courant et une couverture réseau pour fonctionner sont équipés d’un système d’exploitation, un logiciel d’intelligence artificielle et un capteur de détection et de lecture automatique de plaque d’immatriculation. Fiables entre 95 et 99%, ces radars fonctionnent par caméra thermique : elle capte ainsi la chaleur émise par les occupants de l’habitacle. En attendant les premières retombées d’ici quelques semaines, cette mesure s’inscrit pleinement dans la volonté de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de “transformer“ le boulevard périphérique, dans la lignée du passage à 50 km/h en octobre dernier.

En Île-de-France, à partir du 3 mars, la voie de gauche du périphérique sera uniquement réservée aux véhicules de covoiturage, aux transports en commun, aux taxis et aux VTC. Cette expérimentation existe déjà à Lyon et vise à fluidifier la circulation et à réduire la pollution. pic.twitter.com/JEGMAK7vLJ

— franceinfo (@franceinfo) March 2, 2025

Outre cette voie spéciale covoiturage, sont également attendus la transformation de 5 portes en places (porte de Clichy, porte de la Chapelle, porte Brancion, porte Maillot, porte Dauphine) ou encore une intensification des plantations sur les talus, avec près de 50 000 arbres dont plus de 18 000 déjà plantés. Dans un futur plus lointain, à l’horizon 2030, l’objectif est de transformer le périphérique en un boulevard urbain, embelli par son paysage, au service d’un projet de plantations. Surtout, cette nouveauté, l’État souhaite aussi tripler l’utilisation du covoiturage quotidien d’ici à 2030. Selon Île-de-France Mobilités, 900 000 Franciliens covoiturent chaque jour pour aller au travail.

Image à la une : Périphérique parisien © Adobe Stock