Le collectif Cœur d’îlot Thermopyles, rassemblant des riverains du quartier de Plaisance (14e) à Paris, lance une pétition pour s’opposer à un projet de construction de lofts touristiques à la place d’ateliers d’artistes d’une ancienne ruelle pavée.
Un vestige de l’ancien faubourg de Plaisance
Depuis plusieurs mois, le collectif Cœur d’îlot Thermopyles dénonce un projet immobilier, jusque-là resté dans l’ombre, qui viserait des ateliers et logements d’artistes de la rue des Thermopyles. Vestige des anciens faubourgs de Plaisance, ce joli passage regroupe de petites maisons, un jardin partagé, et laisse la végétation se déployer le long de ses pavés.
Quel est le projet ?
C’est aux n° 37-37 bis qu’un promoteur immobilier compte créer une résidence de 5 lofts touristiques, suffisamment grands pour accueillir 6 à 12 lits chacun. Après avoir acquis les deux parcelles de 525 m2 en 2022, celui-ci envisage de faire construire des bâtiments d’un étage supplémentaire dans le cadre du nouveau plan local d’urbanisme (PLU). Selon le collectif, ce projet a reçu une “autorisation accordée dans le plus grand secret” par la Ville de Paris au cours de l’été 2024, sans aucune concertation avec les riverains.
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Une pétition lancée
Dans une pétition lancée le 8 novembre 2024, le collectif Cœur d’îlot Thermopyles demande à la Ville de Paris de revenir sur sa décision. Il insiste sur la nécessité d’empêcher la construction de ces lofts pour préserver l’esprit de cet îlot, et souhaite le classement de ces parcelles comme des zones ne pouvant pas accueillir une surélévation.
Cette situation semble inacceptable pour plusieurs raisons : en premier lieu, la capitale fait face à une importante crise du logement, et l’on s’étonne de voir la Ville de Paris s’empresser d’accorder la construction de nouveaux lofts spacieux réservés aux vacanciers. En second lieu, ce projet semble être en contradiction avec la politique verte menée par Anne Hidalgo, puisqu’il s’agira de “bétonniser” plusieurs terrains d’un îlot végétalisé et de déstabiliser une vie de quartier au profit d’un tourisme de luxe.
Romane Fraysse
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Image à la une : La rue des Thermopyles – © Adobe Stock