Un patrimoine naturel d’exception. Voilà comment l’on décrit le plus simplement, et le plus efficacement, le fascinant territoire qu’est la Côte d’Opale. Nommée ainsi par le peintre et écrivain touquettois Edouard Lévêque, celle-ci étend ses splendeurs de la frontière belge près de Dunkerque jusqu’aux portes de la non moins sublime baie de Somme. Si elle fait le bonheur des photographes amoureux de paysages riches et variés, on vient aussi en Côte d’Opale pour satisfaire sa soif de découvrir des villages pleins de charme. Et cela tombe bien, puisque l’on vous parle aujourd’hui de l’un des plus beaux villages de la région : Audresselles.
Des siècles d’histoires concentrés en un seul village
Sa proximité avec trois des plus grandes capitales européennes, à savoir Paris, Londres et Bruxelles, fait progressivement de cet ancien village de pêcheurs une station balnéaire attractive. À la fin du XIXe siècle, des plaisanciers venus de Paris, de Lille et de Reims achètent en effet le rivage et construisent des digues individuelles pour protéger leur chalet de vacances. De ce fait, depuis la fin du XIXe siècle, tandis que le rivage d’Audresselles a cessé de reculer et n’a presque plus changé, la commune a conservé une architecture caractéristique avec ses longères blanches à bande de couleur en bas des murs et quelques villas de la Belle Époque face à la mer. Des villas qui n’échappent pas non à l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale : en plus d’occuper certaines demeures, les autorités allemandes installent le réseau urbain d’alimentation en eau courante dans ce village où l’approvisionnement en eau se faisait grâce à des puits datant du Moyen Âge. L’occasion également de rappeler que l’histoire d’Audresselles est liée à celle des familles flamandes qui y ont habité au Moyen-Âge. On y parlait alors un dialecte proche du néerlandais, tandis que le “Audre” de “Audresselles” viendrait du nom germanique “Audaherus” et le “selles” du flamand “sele”, qui signifie “demeure” ou “maison d’une pièce”. Située à mi-chemin entre Lille (106 km) et Londres (142 km) à vol d’oiseau, Audresselles peut surtout se vanter d’être situé à deux pas de l’emblématique cap Gris-Nez, soit le point le plus proche de l’Angleterre et l’un des sites les plus emblématiques de la Côte d’opale.
Autant de points d’intérêts que de raisons de s’émerveiller
L’occasion d’admirer, au gré de ses couleurs changeantes et de ses immenses plages de sable fin, de magnifiques spectacles tels que les falaises anglaises, les stations balnéaires au charme d’antan ou encore les phoques en train de se prélasser en baie d’Authie. De retour à Audresselles, l’émerveillement vient simplement en admirant les maisons typiques du villages, toutes en longueur et décorées de bandes de couleur, avant de s’aventurer sur les plages qui s’étendent de part et d’autre d’une bande de rochers, appelée “Côte de fer”. Une balade revigorante qui regorge de trésors, puisqu’on peut discerner les traces des câbles téléphoniques sous-marins installés entre la France et l’Angleterre, encore intacts et sans oxydation. Mais l’une des plus grandes curiosités des environs, c’est bien évidemment l’église Saint Jean-Baptiste. Cet édifice fut construit au XIIe siècle dans le but de lutter contre le paganisme, après le passage des Vikings dans la région et le culte des dieux germaniques. En témoignent d’ailleurs le nom des villages voisins comme Audinghen, Tardinghen ou Loquinghen, successivement en références aux divinités Odin, Thor et Loki. Encore aujourd’hui, c’est à Saint-Jean-Baptiste d’Audresselles, où se trouvent de somptueux tableaux du Second Empire, que se réunissent les catholiques de la région pour célébrer l’Assomption et commencer la procession qui s’achève par la bénédiction de la mer. Surtout, du fait d’avoir été bâtie sur un point surélevé d’Audresselles, c’est depuis ce site que l’on peut venir admirer le soleil se coucher sur la mer.
Découvrir une centaine de kilomètres de plages et paysages hors du commun
Après avoir arpenté les moindres ruelles du village, la proximité du Cap Gris Nez, à sept kilomètres du village, offre quelques possibilités de randonnée. À commencer par le GR 120, qui longe la côte entre Audresselles et sa Plage du Noirda pour s’élever jusqu’au Cap Gris Nez. Pour les plus courageux, ce sentier de randonnée s’étend dans un sens comme dans l’autre, pour un total de 93 kilomètres. Très prisé des touristes et des amoureux de la nature, le site offre une vue imprenable sur la Manche et, par temps clair, les falaises de la côte anglaise sont visibles au-delà de l’eau. Mais le Cap est aussi connu pour sa beauté naturelle, avec une variété de flore et de faune habitant la région. Haut-lieu d’observation des oiseaux migrateurs, le territoire est aussi l’occasion d’admirer des vestiges de la Seconde Guerre mondiale, comme fouler le sol d’un véritable blockhaus aujourd’hui transformé en musée de la guerre, ou de se challenger avec le sentier des crans. Cette randonnée de 13,5 km est réservée aux amoureux de la nature sauvage, où la peur du vertige est fortement déconseillée, notamment “à cause” de la vue impressionnante au niveau du cran du Noirda. Autant de paysages qui offrent chaque jour de nouvelles raisons de s’émerveiller… et qui donneraient donc envie de revenir !
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Image à la une : Audresselles © Adobe Stock