À deux pas de la rue Mouffetard, cette rue pavée discrète cache un passé chevaleresque, libertin et…
On est sûrs et certains que vous connaissez par coeur la rue Mouffetard ! Cette rue mythique est l’un des cœurs de Paris. Toujours vivante, souvent dansante… Mais vous êtes-vous déjà intéressés aux rues adjacentes ? Le long des pavés des rues parisiennes discrètes, il y a plein d’histoires à découvrir. Alors direction une des voisines de la rue Mouffetard, dans le Vème arrondissement.
Près de la Rue Mouffetard
Nous sommes à quelques minutes du Jardin des Plantes, en plein dans ce que Paris fait de mieux : petites ruelles, quelques impasses, des squares et des commerces de proximité alléchants, en somme, tout pour rêver ! C’est par ici que l’on retrouve la rue de l’Arbalète. D’ailleurs, au niveau du numéro 3, vous retrouverez la rue Mouffetard ! C’est là que son célèbre marché commence. La rue de l’Arbalète peut se venter d’avoir une superbe voisine, mais elle n’est pas en reste d’anecdotes historiques et insolites.
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Il vous faudra néanmoins une pincée d’imagination, parce que dans cette rue, il y avait plein de maisons parisiennes qui ont disparu désormais. On va vous citer celle au nom le plus atypique : la maison Tour-aux-lions. C’était une maison immense et médiévale, qui abritait des familles nobles de l’ancienne ville de Paris. Avec un nom pareil, on peut tout à fait imaginer la devanture somptueuse et sans doute loufoque !
Puis, figurez-vous qu’un grand artiste est né au 3 rue de l’Arbalète. C’est un sculpteur de renom qui a érigé une statue assise, le coude sur le genou, le menton sur le poing. Vous l’avez ? Auguste Rodin est né à cette adresse, le 12 novembre 1840 ! Mais alors, qu’en est-il du passé chevaleresque de la rue de l’Arbalète ? Nous y venons.
Passé chevaleresque
Le nom « rue de l’Arbalète » n’est pas un hasard. Nous n’allons pas vous confier un secret des chevaliers des Templiers, mais l’anecdote historique est tout de même bien précise et est très peu partagée !
Tout remonte au XIIIème siècle. Jadis, existait « la compagnie des chevaliers de l’Arbalète », qu’on a ensuite nommé « arquebuse » et « archers », tout simplement. Il paraît que dans cette rue, ils avaient leurs habitations où ils se réunissaient après des missions commanditées par le roi. Nous avons même le nom d’un maître arbalétrier de 1261 « Thibaud de Montliard ». D’ailleurs, à cette époque, la rue de l’Arbalète était une impasse. Imaginez un peu la tension dramatique, si une embuscade advenait dans cette impasse. Chers lecteurs cinéphiles, nous vous donnons carte libre pour un long-métrage ! En plus, nous avons d’autres idées plus étonnantes à vous confier.
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Libertinage & Art Nouveau !
Le 23 rue de l’Arbalète a bien changé. De fait, en 1643, y a été édifié un couvent par la veuve du conseiller du roi : Marie Lamague. Notez que l’année 1643 a changé l’histoire de la France ! Louis XIII vient de mourir et le jeune Louis XIV commence à régner. Mais en vue du thème de ce couvent, le jeune roi et futur Roi Soleil ne devait pas en avoir eu vent. En effet, au 23 rue de l’Arbalète se trouvait le couvent des « Filles-de-la-Providence ». Cette demeure avait pour vocation d’accueillir les jeunes filles libertines pour les remettre sur le droit chemin. L’idée était également d’y abriter les jeunes filles qui avaient succombé à la séduction ou à la misère. Une idée noble, mais nous nous rappelons tous de cet hôpital parisien au terrible hypnotiseur. La rue de l’Arbalète doit cacher de sombres secrets historiques…
Pour finir sur une note plus positive, vous devez lever les yeux ! Au 35 rue de l’Arbalète, vous pouvez admirer la façade de la « villa Médicis », un bel immeuble Art Nouveau avec des bow-windows et des mosaïques discrètes. Nous avons trouvé le prix au mètre carré de ce petit coin parisien historique et secret. Comptez un prix moyen de 12 619 € au mètre carré. Donc, au 35 rue de l’Arbalète, un appartement de 60 mètres carrés vaudra environ 747 000 euros. C’est élevé, mais moins que la rue la plus chère de Paris dont un petit mètre carré vaut 11 macbooks. En tout cas, on espère vous croiser un jour dans cette rue parisienne chevaleresque, libertine et artistique !
Rue de l’Arbalète, Paris 75005
M7 Gobelins
RER B Port-Royal
Photo à la une : Rue de l’Arbalète © Luc Delanesrie et @marlxsab