
Le directeur général adjoint de l’Agence régionale de Santé Île-de-France (ARS), Nicolas Péju, interrogé par nos confrères du Parisien exprime son inquiétude face à la dégradation de tous les indicateurs.
Deux départements classés rouge
On considère qu’il y a aujourd’hui 600 nouveaux cas par jour confirmés contre 100 au mois de juin : Nicolas Péju, le directeur général adjoint de l’Agence régionale de Santé ÃŽle-de-France (ARS), appelle donc à une prise de conscience collective pour éviter une deuxième vague. Sur la semaine du 4 au 10 aout, le taux d’incidence, c’est-à -dire le nombre de tests positifs rapportés à la population, est en effet de 65,7 à Paris et de 53,7 dans les Bouches-du-Rhône. Même si le chiffre de Paris est quelque peu surestimé en raison des tests effectués dans les aéroports de Roissy et d’Orly qui sont imputés au département 75, les chiffres restent trop élevés, le seuil d’alerte étant fixé à 50.
C’est pourquoi vendredi 14 aout, le département de Paris a été classé « zone de circulation active du virus » tout comme celui des Bouches-du-Rhône. Ce statut donne l’autorisation aux préfets de prendre des mesures exceptionnelles s’ils le jugent nécessaire. Parmi elles, la fermeture des restaurants et des musées…
Une tendance au relâchement qui risque de couter cher
On dénombre aujourd’hui 72 clusters en ÃŽle-de-France dont 23 à Paris mais en réalité, l’ensemble de la métropole est concernée par ce risque de rebond de l’épidémie, en partie causé par un relâchement des mesures barrière en cette période estivale. Mais dans un cas sur quatre, ces cas groupés le sont au sein d’un lieu de travail ce qui pourrait mener, à la rentrée de septembre voire avant, à une reprise du télétravail en ÃŽle-de-France… Le professeur Gilles Pialoux, expert en pathologie infectieuse à l’hôpital Tenon dans le 20e arrondissement met en garde : « si on continue ainsi, l’explosion redoutée par le Conseil scientifique ne se fera pas à l’automne, mais avant la rentrée ».
Bonne nouvelle cependant : le nombre de tests a été multiplié par trois en deux mois pour atteindre 150 000 par semaine dans la région ÃŽle-de-France.  « Pour être réactif, nous mettons en place dès aujourd’hui un système de priorisation qui sera pleinement opérationnel ce lundi (16 aout) et permettra à ceux qui ont des symptômes d’être testés en moins de 24 heures », précise enfin Nicolas Péju.
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