La menace planait depuis plusieurs semaines : la région Ile-de-France a décidé de ne plus payer la SNCF et la RATP afin de forcer l’État à rembourser l’intégralité de ses pertes liées à la crise du Covid-19.
IDF Mobilités réclame à l’État le remboursement intégral de son déficit de 2,6 milliards d’euros
Lundi 22 juin dernier, Stéphane Beaudet, vice-président de la région Ile-de-France en charge des mobilités, s’exprimait sur BFM TV quant à la situation financière préoccupante d’Ile-de-France Mobilités : il annonçait alors que la société des transports de la région ne pouvait pas, à la fois, assumer une reprise normale du transport en Ile-de-France et combler son immense trou de 2,6 milliards d’euros lié à l’épidémie de Covid-19 sans une aide conséquente de l’État.
Depuis, l’aide de 425 millions d’euros proposée par le gouvernement et jugée très insuffisante par IDF Mobilités n’a pas été augmentée. Après avoir brandi la menace d’une réduction du trafic, le conseil d’administration d’IDF Mobilités a donc décidé de ne plus payer la RATP et la SNCF jusqu’à ce que l’État compense les pertes de recettes dues à la crise du Covid-19.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Rassurez-vous : la RATP et la SNCF n’ont pour le moment pas prévu d’arrêter de faire rouler leurs bus, trams, trains et métros, ni même de réduire leur fréquence. « Les finances de la RATP et la SNCF permettront de tenir un moment » rassure d’ailleurs Stéphane Beaudet, le vice-président de la région Ile-de-France en charge des mobilités, au micro de France Bleu Paris. Cette cessation de paiement ne devrait, à court terme, pas influer sur les voyageurs.
L’impact sur notre portefeuille se fera cependant sentir si l’État ne renfloue pas les caisses d’IDF Mobilités : une augmentation d’environ 20 euros sur les tarifs du pass Navigo (actuellement établi à 75,20 euros par mois) sera alors inévitable. Une finalité qui n’est pas du goût de Stéphane Beaudet : « Quand on engage un bras de fer, on le fait pour gagner », prévient le vice-président de la Région qui n’envisage pas de laisser l’État gagner.
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