Ce mardi 27, un policier fait feu sur le jeune Nahel, 17 ans, lors d’une interpellation qui dégénère. Refus d’obtempérer ou violence policière, la justice doit encore trancher à ce sujet, mais il semble que les conditions d’usage d’une telle arme n’étaient pas réunies et cela a coûté la vie à un adolescent. Dès lors, une manifestation spontanée s’est formée à Nanterre, et tandis que le policier concerné a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, la colère gronde dans la rue.
Une escalade rapide
@alexia.amnexia #nanterre #emeutes #92 ♬ Untitled #13 – glwzbll
Dès que la nouvelle est remontée aux principaux organes de presses et a été largement relayée par certains médias numériques, le mouvement s’est spontanément formé à Nanterre. D’abord pacifique bien que puissant, une fois la nuit tombée, les violences se sont peu à peu élevées. “Justice pour Mahel”, c’est ce que réclament les jeunes et ses amis à Hem ; des feux d’artifices sauvages sont tirés sur des policiers, des poubelles mises en feu.
Trois nuits de violence
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Pour les habitants de Nanterre et des environs, ce sont trois nuits de violences qui débutent. Si la première nuit était déjà impressionnante, avec notamment des départs de feu à certains endroits, ce n’est rien en comparaison à ce qui a été constaté cette seconde nuit, avec une répression musclée qui a donné lieu à des scènes impressionnantes. Des tirs de feux d’artifice toujours, mais également des voitures saccagées et incendies, des bâtiments entiers en flammes, des magasins saccagés et pillés, leurs vitrines explosées. De nombreux affrontements ont eu lieu et les tensions ne semblent pas s’apaiser malgré l’appel de la mère de Nahel à la marche blanche, qui a eu lieu ce jeudi. 6 000 personnes s’y sont réunies, mais tout ne s’est pas déroulé dans le calme, loin de là. En raison de l’agitation, la marche s’est terminées par des affrontements, et il y a eu usage de gaz lacrymogène et de feux d’artifice.
A Aulnay Sous Bois, les dégâts sont également très importants. Les routes ont été bloquées par des voitures mises en feu, tandis que le courant a été coupé.
Une colère généralisée
En tout, le bilan s’élèverait à 667 personnes interpellées et 249 blessés du côté des forces de l’ordre sur l’ensemble de la France, selon nos collègues du Monde. D’autres quartiers de Paris ont rapidement suivi l’exemple de Nanterre, et des émeutes ont explosé à de nombreux endroits, virant parfois à la guérilla urbaine. A Marseille, 300 personnes se sont réunies la nuit dernière sur le vieux port et ont laissé éclaté leur colère. A Bordeaux, une école maternelle a été incendiée. En Bretagne, à Rennes, Lorient et Brest, la nuit a été ponctuée d’actes de violences et de tirs au mortier. Pour le moment, la situation ne semble en aucun cas en passe de s’adoucir, et ce malgré le couvre-feu de 21h à 6h qui a été mis en place par certaines villes alentours (Clamart, Compiègne). Ce matin, de nombreux transports ne circulent pas correctement.
Des scènes hallucinantes ce jeudi soir au centre-ville de Brest. Les émeutiers cassent tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin pic.twitter.com/LdmrbZJqco
— Jean-Luc Padellec (@JLPadellec) June 29, 2023