Dans un élan de végétalisation de la ville, la maire de Paris Anne Hidalgo annonçait, il y a tout juste deux ans, la création de quatre « forêts urbaines », composées d’arbres en pleine terre, sur quatre sites emblématiques de la capitale. Depuis, les plans ont bien changé.
Des sites modifiés, des projets corrigés, des ambitions amoindries
En juin 2019, la Mairie de Paris annonçait son souhait de créer des “forêts urbaines” dans Paris. Ce projet, qui devait voir le jour à l’horizon 2020, concernait quatre sites emblématiques de la capitale : le parvis de l’Hôtel de Ville, la gare de Lyon, l’Opéra Garnier et les Berges de Seine. Quelques mois plus tard, la Ville de Paris revenait sur ses déclarations, évoquant d’importantes difficultés techniques sur deux des sites originels, l’Opéra Garnier et les Berges de Seine, et le remplacement de ces deux sites par trois autres, plus aptes à accueillir des plantations d’arbres : la place de la Bourse, la place de Catalogne et la rue Curial.
Mais voilà, depuis, les difficultés techniques n’ont pas cessé : deux ans après ses annonces, aucune des forêts promises n’a vu le jour et aucune ne devrait naître de sitôt. En 2021, le projet de la rue Curial a lui aussi été abandonné, plus aucune date n’est fixée pour les autres et l’ambition a été largement revue à la baisse.
« Planter des arbustes » plutôt que des arbres en pleine terre
Gare de Lyon et sur le parvis de l’Hôtel de Ville, le projet initial envisageait le remplacement de tout un étage de parking souterrain par de la pleine terre, afin de planter des arbres d’envergure et leur permettre de prendre racine. Interrogé par Le Monde, Christophe Najdovski, l’adjoint aux espaces verts d’Anne Hidalgo, confirme que l’ambition a été revue à la baisse : il n’est, pour l’heure, plus question de toucher aux parkings, mais de « planter des arbustes » à certains endroits, « dans un substrat ».
Sur tous les sites choisis, les difficultés semblent les mêmes. Soit l’environnement est très minéral et très encombré et accueillir une « forêt » imposerait alors un budget trop important. Soit le projet n’est tout simplement pas réalisable techniquement : devant l’Hôtel de Ville et sur le parvis de la gare de Lyon, le poids de la terre en remplacement des parkings aurait posé des problèmes structurels, nécessitant un renforcement de toutes les structures en béton alentour. Autre problème, il aurait fallu changer les arbres au bout d’une trentaine d’années !
Face à ces difficultés, l’équipe municipale semble devoir se résoudre à trouver des lieux moins emblématiques, mais plus réalistes : le projet de la place de Catalogne, ajouté après les « quatre grands sites » originels est en cours et devrait être « le premier à voir le jour », selon Christophe Najdovski. D’autres sites comme la place du Colonel-Fabien, près du siège historique du Parti communiste français, et la place Madeleine-Braun, près de la gare de l’Est sont également envisagés.
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