Depuis la mi-novembre 2020, des squatteurs occupent des locaux du Petit Cambodge, ce restaurant du 10e arrondissement dans lequel 15 personnes avaient perdu la vie lors des attentats du 13 novembre 2015. Sur les affiches placardées sur le local, on peut lire : « Ce local est squatté pour lutter contre la gentrification ». Les propriétaires du restaurant, qui se battent déjà pour maintenir leur activité en pleine crise sanitaire, ont saisi la justice. Le tribunal de Paris a rendu son verdict lundi 4 janvier : les occupants doivent immédiatement quitter les lieux.
Des squatteurs pour lutter contre la gentrification
Baptisé “l’Arche-les Révoltés de la place Sainte-Marthe“, le collectif de squatteurs est en fait un ensemble d’associations qui dit lutter contre la gentrification du quartier, dont profiterait des “spéculateurs”, “la plateforme Airbnb” ou encore des “restaurants de luxe et bobos”.
Ils expliquent que l’idée n’était pas de s’attaquer spécialement à ce restaurant, mais d’occuper un local qui selon eux était abandonné, en créant un centre social autogéré qui hébergerait des personnes en grande précarité. Marine Rogé, l’avocate du restaurant, ne voit pas les choses de cette manière : “Aujourd’hui, on paie le loyer pour permettre à ces personnes d’organiser des grands débats, des fêtes… on paie 5 682 euros par mois de remboursement d’emprunt, 4 500 euros de loyer…”
Estimant qu’aucun élément convaincant n’avait été apporté pour justifier un tel hébergement, la justice ordonne “l’expulsion immédiate et sans délai” des squatteurs, et les condamne à verser 153 euros par journée squattée.
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