
Le mot fait tache sur l’écran, hein ? Pour la plupart d’entre nous, avouons-le : la fainéantise est mise au ban. Pire encore, elle fait l’objet d’un lynchage public : flemmard rime avec tocard. Pourtant, qui n’a pas rêvé de faire l’école buissonnière au bureau, pour pouvoir profiter de son lit ? De rester lire toute la journée dans son canapé en pleine semaine ? De boycotter une soirée cool pour jouer avec le chat en s’emmitouflant dans un plaid ? A l’heure où Paris court partout et tout le temps, peut-être que les mentalités changent de cap… Il ne faudrait pas se fatiguer quand même.
Et si la slow-life se faisait une petite place au soleil ?
Un droit ! nous dit Lafargue
On l’oublie trop souvent : la fainéantise, c’est un droit. N’en déplaise à des siècles de culture catholique, péché capital ou pas, la vie ne se résume pas à être constamment productif ! Au 19e déjà, le philosophe Paul Lafargue (le beau-fils de Karl Marx) y voyait la liberté la plus ultime : celle du droit à disposer de sa propre personne.
Alors si l’heure est aux vacances ultra dynamiques – expos, voyages et cocktails dans les meilleurs bars – soyez fier de changer de recette et de faire un break, un VRAI ! Celui où on ne fait… rien. Personne ne vous en voudra. Pour des plaisirs 100% simples chez soi. En plus, ça fait des économies. La voilà, la révolution !
Un antidote au stress
De plus en plus d’études mettent en lumière les risques de burn-out dans nos sociétés ultra-rythmées et ultra-connectées. Chers Parisiens, vous ne le savez que trop. Entre les heures de métro, les horaires à rallonge au boulot, les mails jusque sur l’oreiller… Il est temps de débrancher. Faites du surmenage une (très bonne) excuse et osez : demain, on sera fainéants ou rien ! Il est vital, parfois, de ralentir pour échapper au vortex parisien.
Alors on arrête de prendre de l’avance tous les soirs sur ses dossiers, on sort son vieux pyjama cosy et on commande à manger juste pour le plaisir de ne rien faire le plus longtemps possible. Ou de lire Paris Zigzag en vernissant ses doigts de pied. On vous voit sourire d’ici ? Sachez que Paris abrite même quelques bars à sieste depuis quelques années….
Le ZZZen (un bar à sieste !)
29, passage Choiseul, Paris 2
01 71 60 81 55
Maman, quand est-ce qu’on arrive ?
Encore besoin d’un argument ? Observez les enfants. En voiture, quand ils n’ont rien à faire, une chose merveilleuse leur tombe dessus : l’ennui. D’abord ils s’en plaignent, mais bientôt vous les voyez basculer vers autre chose : des petits jeux pour faire passer le temps, l’air de rien, puis de fil en aiguille… C’est prouvé : l’inaction et l’ennui boostent la créativité !
L’info nous vient des neurosciences. « Il faut avoir la flemme », parole d’or du neuropsychiatre Jean-Didier Vincent qui revendique l’importance des temps de latence pour l’efficacité du cerveau. Des chercheurs du Colorado parlent même d’une prédisposition génétique à la paresse. Mesdames, Messieurs, vous l’aurez compris : pour rester inventif, on réapprend à se la couler douce.
La fainéantise, c’est tendance !
Et là, c’est la mode qui le dit ! Le « nesting », réflexe des parisiens qui veulent rester chez eux tranquille, contamine les marques et devient ultra cool. On le voit depuis déjà quelque temps, le no-make-up est de sortie, on aime les vêtements lose, la coiffure « banana bun » (100% paresse) était à l’honneur toute l’année dernière… C’est la tendance nordique qui s’exporte à la French !

La tendance nesting débarque en déco
Le bien-être avant tout, jusqu’au bout des fringues… Pour rester 100% zen, un conseil : être un gros fainéant et – joliment – le montrer… c’est chic !
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