Jamais publié car resté dans la collection personnelle d’un pianiste bibliophile pendant des années, un texte de cinq pages recto verso signé de la main de Zola a refait surface. Dans celui-ci, l’auteur ne se contente pas de dénoncer les faits comme dans “J’accuse“, la lettre ouverte qu’il a envoyée au Président Félix Faure, mais laisse s’exprimer – avec plus de hargne et de pugnacité encore – son ressenti personnel face à l’injustice qui s’abat alors sur le capitaine Alfred Dreyfus.
Un manuscrit d’une grande valeur
Le propriétaire de la Librairie du Manuscrit Français explique qu’il a récupéré ces écrits inconnus lors d’une vente aux enchères : « Il n’y avait plus grand monde. Comme c’est la lettre Z, Zola passe toujours à la fin », raconte-t-il. Le collectionneur a proposé ce manuscrit au prix de 40 000 euros, ainsi que des lettres de l’auteur rédigées pendant son exil à Londres, au Salon du livre rare qui s’est tenu le weekend dernier au Grand Palais.
Pour rappel, Emile Zola avait publié son fameux texte intitulé « J’accuse » dans le journal l’Aurore le 13 janvier 1898. Dans ces lignes, il dénonce le coup monté par l’état-major contre Alfred Dreyfus, un officier juif de l’armée française. Quand l’écrivain est attaqué pour diffamation, il part s’exiler à Londres : c’est alors dans sa petite chambre d’hôtel qu’il aurait écrit avec rage et nervosité – en témoignent les nombreuses ratures, peu habituel pour l’auteur de Germinal – la suite intitulée “Pour la lumière“.
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