fbpx

Le niveau de pollution dans l'air du métro et du RER serait jusqu'à 8 fois plus élevé qu'à l'extérieur

Par Camille Beau

Le fait que le métro et le RER soient plus pollués que l’air de l’extérieur n’est pas vraiment étonnant, mais les chiffres que révèlent l’étude du CNRS avec l’association Respire sont édifiants. Etablie à partir du niveau de particules issues du freinage des trains, de l’air extérieur importé par les bouches d’aération ou encore des chantiers, l’étude relève des taux de pollution qui dépassent largement les niveaux recommandés par l’OMS. De son côté, la RATP dément formellement ses chiffres.

Métro et RER : des nids à pollution

L’étude se base sur les niveaux de PM10, PM2,5 et PM1 relevés entre le 24 septembre et le 1er décembre 2020. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est loin des recommandations de l’OMS ! Alors que l’organisation préconise de rester à 20 µg(microgrammes)/m3 en moyenne par jour, c’est 100 µg/m3 qui ont été relevés à Auber, et 60 µg/m3 à Châtelet. C’est jusqu’à 8 fois plus que les mesures en air extérieur. Le plus effrayant ? Des pics allant même jusqu’à 500 µg/m3 à Auber ! Néanmoins, l’étude montre aussi une disparité entre les stations, puisqu’à Franklin Roosevelt, les capteurs ont noté entre 10 et 40 µg/m3, des taux qui restent acceptables.

De plus, on remarque que plus on s’enfonce dans le sol, plus le taux de pollution est élevée, ce qui traduit un manque d’aération évident. Une situation globalement préoccupante donc, qui pourrait jouer sur la santé des salariés qui travaillent toute la journée dans le métro.

La RATP dément ces chiffres

De son côté, la RATP, qui affirme que des mesures de pollution sont prises régulièrement sur les quais, dans les trains et dans les couloirs, dément formellement ces résultats. Mais l’association Respire précise que la RATP ne dispose que de 3 capteurs sur 300 stations, et que certains d’entre eux ne fonctionnent pas. Pour se défendre, la RATP affirme que des solutions pour diminuer les émissions lors des freinage sont en cours et que des gigantesques ventilateurs du réseau sont en train d’être remplacés. Cependant, mercredi dernier, les niveaux de PM10 affichés sur le site de mesure de la RATP lui-même atteignaient pour Franklin Roosevelt, 200 µg/m3. C’est 10 fois plus que le niveau de particules dans l’air de Paris (23 µg/m3) et des résultats encore pire que les mesures de l’association Respire !

A lire également :
« Noir et blanc, une esthétique de la photographie » : l’expo du Grand Palais qui n’aura jamais lieu