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Le Paris de Serge Gainsbourg

Par Jérémy

La renommée et le talent de Serge Gainsbourg ne sont plus à démontrer tout comme sa verve et, parfois, ses coups d’éclat. Malgré tout, il reste un emblème artistique de Paris et a laissé un souvenir impérissable à des générations de Français. Preuve en est, il va avoir le droit à une station de métro à son nom sur le prolongement de la ligne 11 du métro dans la commune des Lilas. Un clin d’œil à sa célèbre chanson le Poinçonneur des Lilas. Retour sur les lieux parisiens qu’il a marqué de son empreinte.

Premiers pas

Né dans le premier hôpital publique de Paris à l’Hôtel-Dieu, le 2 avril 1928, c’est au 35 rue de la Chine que le petit Lucien Ginsburg, de son vrai nom, fait ses premiers pas au beau milieu du quartier populaire du 20e arrondissement.

Le domicile familial

Façade du domicile familial des Ginsburg

Autre adresse associée à l’enfance de Gainsbourg, le 11 bis rue Chaptal est l’endroit où la famille pose ses valises alors que le petit Lucien à 4 ans. C’est ici que son éveil artistique a lieu. Ses parents sont passionnés d’art et seuls les grands compositeurs ont le privilège d’être écoutés. Ainsi, Debussy, Stavinski, Chopin et bien d’autres résonnent au 3e étage de l’immeuble. Mais la Seconde Guerre mondiale arrive et la famille juive est contrainte de porter l’étoile jaune. Ils décident de quitter Paris pour Limoges. Ils reviennent rapidement à la fin du conflit, mais déménagent peu de temps après. Preuve du passage du chanteur en ces murs, une plaque commémorative a été installée en son honneur en mars 2016.

Le deuxième domicile familial

L'appartement des Ginsburg 2 ans après la guerre

En 1946, la famille achète un appartement au 55 avenue Bugeaud dans le XVIe arrondissement. L’artiste, qui a 19 ans, rêve de devenir peintre et s’installe dans la chambre de bonne au-dessus. Pensé à la base comme un atelier, il en fait une pièce à vivre. Il tente d’apprendre la guitare et continue à pratiquer la peinture. Sa fibre artistique ne s’éteint pas.

Le lycée Condorcet

Le LycéeCondorcet

Le lycée Condorcet est un des lycées les plus prestigieux de Paris, classé aux titres des monuments historiques. C’est ici que l’homme à la tête de chou projette de passer son baccalauréat. Mais le futur Gainsbourg, en échec scolaire, ne termine pas le lycée. Par la suite, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts, mais ne suit pas non plus la formation jusqu’au bout. Le dernier établissement qu’il fréquente est l’Académie de Montmartre. C’est d’ailleurs dans cette école d’art qu’il rencontre sa première femme Elisabeth Levitsky.

Le cabaret Madame Arthur

Madame Arthur
©Héloise Blondel

C’est dans ce cabaret du XVIIIe arrondissement de Paris que Serge Gainsbourg monte pour la première fois sur scène. En 1954, il y remplace son père en tant que pianiste, puis y compose la plupart des chansons entre 1954 et 1956. Il en deviendra naturellement le chef d’orchestre. Cette adresse du 75 bis rue des Martyrs est célèbre pour ses numéros burlesques assurés par des travestis. La légende dit que le premier interprète de Gainsbourg fut donc Lucky Sarcell, un travesti…

Au cabaret Milord L’Arsouille

Gainsbroug devant son affiche au cabaret milord l'arsouille

Dans ce cabaret, le jeune artiste accompagne des chanteurs à la guitare à partir de 1955. Il y interprète également son propre répertoire dont le désormais célèbre « Le poinçonneur des Lilas ». Le style « rive gau-che » est à l’époque en plein triomphe. Il rencontre sur cette scène Michèle Arnaud, le premier interprète qui lui commande des chansons. En 1957, il dépose ses premiers titres à la SACEM sous le nom de Serge Gainsbourg. Il explique que le prénom Serge fait allusion à la Russie et que les lettres « A » et « O » ont été ajoutées à son nom d’origine, en référence à tous les enseignants qui ont écorché le nom des Ginsburg.

L’ancienne maison de Juliette Gréco

Serge Gainsbourg au piano chez Juliette Greco

C’est au 33 rue de Verneuil que se situe l’ancienne maison de Juliette Gréco. C’est là que lors d’une soirée de l’été 1962, Juliette invite Serge à diner. Ils s’amusent, boivent, dansent et font la fête… Puis, l’esprit occupé, le chanteur rentre chez lui. Le lendemain, il revient avec un petit bout de papier. Dessus, se trouvent les paroles de La Javanaise, qui deviendra l’un de ses plus grands succès. “Cette nuit il ne s’est rien passé”, confie l’intéressée, sauf une chanson… Et pas des moindres !

L’Hôtel

façade de l’hôtel 13 rue des beaux arts

C’est au 13 rue des Beaux-Arts que se trouve le plus petit 5 étoiles de la capitale. C’est dans ce cadre luxueux qu’il compose son album « Histoire de Melody », devenu culte par la suite. Il s’y installe un an avec sa compagne Jane Birkin alors que sa maison de Saint-Germain-des Prés est en travaux. C’est ici que, sa fille, Charlotte fait ses premiers pas.

Le bistrot de Paris

façade du bistrot ou était habitué Serge Gainsbourg

Le bistrot de Paris est incontestablement l’une des adresses fétiches de Serge Gainsbourg. L’auteur avait ses habitudes dans ce bistrot de la rue de Lille. Il s’asseyait toujours à la même table, la 46, celle juste en face du bar. Il se dit qu’il donnait d’importants pourboires au serveur, des billets apparemment du même gabarit que celui brûlé sur un plateau télé un soir de mars 1984. On pouvait donc croiser “Gainsbarre” autour d’un verre, accompagné de personnalités comme Michel Drucker, Jacques Dutronc, Alain Bashung ou encore sa fille Charlotte et sa compagne Bambou. Il y passera même la veille de sa mort, amaigri et affaibli, pour y boire un porto… cul-sec.

Sa maison de Saint-Germain-des-Près

Façade de la celebre maison parisienne de Serge Gainsbours, remplis de grafittis

Autre adresse incontournable pour Serge Gainsbourg, le 5 bis rue de Verneuil, dans laquelle il emménage en 1969. Il s’agit du dernier domicile du chanteur. Encore aujourd’hui, les hommages sont nombreux, notamment sur la façade, couverte d’œuvres de street-art à son effigie. Le bâtiment a été conservé tel qu’il était à l’époque par son héritière, Charlotte Gainsbourg. Rien n’a bougé depuis sa mort, même les derniers mégots de Gainsbarre sont toujours dans le cendrier.

Sa tombe au cimetière Montparnasse

La tombe toujours très décoré de Serge Gainsbourg

C’est l’endroit de sa dernière demeure, le 3 boulevard Edgar Quinet. Le chanteur a été inhumé le 7 mars 1991 auprès de ses parents au cimetière du Montparnasse. Il est non loin de l’une de ses idoles, Charles Baudelaire. Beaucoup de passants viennent encore fleurir sa tombe, jeter des mégots de cigarettes ou lui déposer un poème. Elle est certainement l’une des tombes les plus visitées du cimetière et c’est à coup sûr la plus vivante.

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