fbpx

Les Friches : nouveau mode de sorties parisiennes

hasard-ludique-paris-zigzag
Par Leonard

C’est la nouvelle tendance qui envahit les grandes villes françaises : les friches urbaines. Le principe ? Des lieux à l’abandon sont récupérés par des collectifs pour proposer des espaces de convivialité. Témoin d’un fort dynamisme associatif, et manifestation concrète d’une économie sociale et solidaire, la friche peut prendre de multiples formes. Explorons la nature de ce phénomène urbanistique rafraîchissant et plein d’avenir !

La “friche”, qu’est-ce-que c’est concrètement ?

cité-fertile-friche-recyclerie-panti-paris-zigzag
La Cité fertile

Malgré une forte tension sur le marché de l’immobilier, et une crise du logement qui frappe de plein fouet les Parisiens les plus fragiles, il existe à Paris une centaine de lieux littéralement à l’abandon : anciens rails, hôpital désaffecté, bureaux laissés vacants (plus de trois millions de mètres carré de bureaux vides rien qu’à Paris), terrains vagues, ou encore toits d’immeubles au fort potentiel. Pour remédier à ce gâchis monumental, des associations portent des projets de réoccupation des sites abandonnés, avant qu’ils ne se dégradent. Celles-ci investissent et dans le cadre de conventions d’occupations légales (contrairement aux squats) réoccupent ces espaces et y établissent des activités (installation d’un bar, d’un café, d’un atelier d’artiste ou encore de logements pour personnes précaires…). La Mairie de Paris a même signé une charte, le 26 août dernier, pour soutenir et développer ces projets de friches.

Le premier exemple que l’on peut citer est celui de la friche “Les Grands Voisins de l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul, dans le 14ème arrondissement. Depuis 2015, les lieux sont depuis le “terrain d’expérimentation” de près de 140 associations, artistes, jeunes ou encore entreprises. Des espaces de bien-êtres sont installés, des galeries d’art de même que des hébergements pour mal-logés. Placés sous le signe de la liberté et de la multifonctionnalité, “Les Grands Voisins” de l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul incarne un bel exemple de friche urbaine réussie et inclusive.

Ce qui fait la grande singularité des friches urbaines est leur caractère mixte. On retrouve dans la plupart des friches une grande mixité des usages : dans la “Gare des Mines” (Porte d’Aubervilliers), par exemple, se côtoient des activités de fêtes, des espaces de réunions et de l’agriculture urbaine. Dans les friches, il y en a ainsi pour tous les goûts ! A la grande mixité des usages, se rajoute également une grande mixité dans la “clientèle” de ces friches…

Une sociologie hétérogène 

Si l’on associe parfois certaines friches à des repaires de jeunes branchés et créatifs (les fameux “bobos“), dont les activités seraient essentiellement tournées vers la fête et l’art contemporain, la plupart des friches possèdent une vocation sociale très affirmée. Outre les hébergements d’urgences proposées par la friche des “Grands voisins”, nous pouvons également citer l’exemple de la friche de Montreuil, qui propose un café associatif et répond à un besoin local, à destination d’une clientèle populaire.

Toutefois, il est vrai que certaines entreprises lorgnent depuis quelques temps sur le potentiel économique des friches. Ground Control, l’une des friches les plus visibles sur les réseaux sociaux notamment, est ainsi financée en grande partie par la SNCF, qui a souhaité en faire un espace publicitaire, à destination d’une clientèle jeune et aisée (les pintes sont à 8 euros !). Nous sommes pourtant à mille lieux de l’esprit d’origine de la friche, populaire, conviviale et surtout à portée de toutes les bourses…

ground-control-paris-zigzag
Ground Control : la friche “haut-de gamme”. Instagram @bertroux

En somme, si la friche représente une vraie chance pour les Parisiens et les associations de se réapproprier un espace trop longtemps resté vacant, certaines entreprises, avides d’espaces et de promotions, font peser un risque de gentrification sur ces lieux. A noter enfin que les friches se multiplient dans la plupart des grandes villes françaises (Lyon, Nantes, Rennes…), ce qui est le signe d’un vrai succès rencontré auprès des jeunes (et moins jeunes) urbains. Une chose est sûre, nous avons pas fini de reparler des friches urbaines !

Quelques exemples de friches urbaines à tester à Paris et dans sa proche périphérie 

La Cité fertile, 14 avenue Edouard Vaillant, Pantin : Un laboratoire d’expérimentation pour imaginer la ville de demain établie dans une ancienne gare de marchandises.

Doc, 26 rue du Docteur Potain, Paris 19 : Dans un ancien lycée abandonné, des artistes font revivre le lieu en proposant des ateliers d’expositions, des concerts…

Vive les Groues, 290 rue de la Garenne, Nanterre : Sur près de 9000m2, la Friche Vive les Groues nourrit une belle ambition écologique : planter des centaines d’arbres et proposer des activités et des animations solidaires en plein air.

Freegan Pony, 11 place Auguste Baron, Paris 19 : Non loin du périphérique nord, une équipe de chefs bénévoles propose une cantine à prix libres ! De délicieux plats, préparés à partir de produits invendus ou récupérés au marché de Rungis, sont concoctés.

Grands Voisins, 74, avenue Denfert-Rochereau, Paris 14 : La friche incontournable ! Établie sur la rive gauche, dans les locaux d’un ancien hôpital, la friche des “Grands Voisins” propose une diversité d’activités éco-responsables et offre un logement aux plus précaires.

Le Hasard Ludique, 28 Avenue de Saint-Ouen, Paris 18  : Sur près de 2000m2 d’anciens rails (la petite ceinture), une friche éphémère propose jusqu’au 27 octobre 2019 un lieu unique pour faire la fête, à prix très bas.

La Recyclerie, 83, boulevard Ornano, Paris 18 : Toujours sur l’ancienne petite ceinture, la Recyclerie offre la possibilité de bénéficier de cours de cuisine, de s’initier au jardinage (qui n’a jamais ver de tenir un potager !) ou tout simplement de prendre un verre en plein air.

La Prairie du Canal, 55, rue de Paris, Bobigny : installée dans une ancienne usine de Bobigny, la Prairie du Canal propose des activités de jardinage, de bricolage (recyclage) et d’agriculture urbaine mais aussi des fêtes et des animations très sympathiques.