fbpx

Les plus grands sculpteurs qui ont habillé Paris

Façade "La Résistance de 1814" sur l'Arc de Triomphe. réalisé par Antoine Etex
Par Jérémy

Les sculptures sont nombreuses dans Paris. Bien que nous ayons tous déjà admiré leur beauté, nous sommes peu nombreux à connaître les hommes derrière ces chefs-d’oeuvre. Un marteau, un ciseau et pour eux, le marbre était de l’or.

Augusto Pajou (1730-1809)

Né à Paris d’un père menuisier et sculpteur, Augusto Pajou entre à l’école de l’Académie Royale en 1744 et devient l’élève de l’illustre Jean-Baptiste II Lemoyne. En 1748, il devient, comme tous les grands sculpteurs, lauréat du prix de Rome. Plus tard, il sera nommé professeur de l’Académie Royale de peinture et de sculpture avant, même, d’en devenir le recteur. Ses sculptures sont riches et très diversifiées allant des petites œuvres, comme des statuaires, aux gros décors d’architecture.

Mercure ou Le Commerce d'Augustin Pajou, 1780
Mercure ou Le Commerce d’Augustin Pajou, 1780, Musée du Louvre
Psyché abandonnée d'Augustin Pajou, 1790
Psyché abandonnée d’Augustin Pajou, 1790, Musée du Louvre

François Rude (1784 – 1855)

Né à Dijon d’un père forgeron, François Rude suit les cours de l’Académie de dessins. Il part s’installer à Paris en 1809 dans le but de se former à l’École impériale des Beaux-Arts. Il obtient le Grand prix de Rome en 1812 pour « Le Berger Aristée pleurant la perte de ses abeilles ». Il devient, par la suite, célèbre avec sa statue « Mercure rattachant sa talonnière ». La plus célèbre de ses œuvres reste néanmoins « La Marseillaise » sur l’Arc de Triomphe. Il sera récompensé pour son œuvre en recevant la légion d’honneur en 1833. Le sculpteur voue toute sa vie une grande admiration à Napoléon Bonaparte qu’il glorifie dans ses sculptures. Aujourd’hui, un musée lui est consacré à Dijon, sa ville natale.

Le Départ des volontaires de 1792 ( intitulé La Marseillaise ou le Chant du départ) François Rude, entre 1833 et 1836
Le Départ des volontaires de 1792 ( intitulé La Marseillaise ou le Chant du départ) François Rude, entre 1833 et 1836, Arc de Triomphe
Mercure rattachant ses talonnières, François Rude, 1834
Mercure rattachant ses talonnières, François Rude, 1834, Musée du Louvre

Jean-Pierre Cortot (1787 – 1843)

Jean-Pierre Cortot commence la sculpture à 13 ans dans l’atelier de Charles-Antoine Bridan. En 1806, il obtient le second prix de Rome avant d’obtenir le premier prix en 1809 devant François Rude avec « Marius méditant sur les ruines de Carthage ». Il deviendra ensuite professeur de l’Académie Royale des Beaux-Arts et sera promu officier de la légion d’honneur. On lui doit « Le Triomphe », une façade de l’Arc de Triomphe et « Louis XIII » sur la place des Vosges.

Daphnis et Chloé de Jean-Pierre Cortot, 1827, Musée du Louvre, Paris
Daphnis et Chloé de Jean-Pierre Cortot, 1827, Musée du Louvre, Paris
Le Triomphe de 1810 De Jean-Pierre Cortot, Arc de Triomphe
Le Triomphe de 1810 De Jean-Pierre Cortot, Arc de Triomphe

Antoine Etex (1808 -1888)

Né à Chaville en région parisienne, Antoine Etex est un fils de sculpteur ornemaniste et fait l’école des Beaux-arts en 1824. Il obtient le second prix de Rome en 1829 grâce à son œuvre « Hyacinthe mourant », cependant il finira par décrocher la 1ere place du Salon de Rome en 1833 avec « Caïn et sa race maudits de Dieu ». La même année, il fera deux des quatre bas-reliefs colossaux de l’Arc de Triomphe : « La résistance de 1814 » et « La Paix de 1815 ». Il réalise de nombreuses sculptures d’inspiration mythologique ou religieuse. C’est également lui qui réalise le tombeau de Napoléon Bonaparte aux Invalides. Il avait également pour projet une énorme fontaine place de l’Europe, mais qui, malheureusement n’a jamais abouti.

Statue de Saint-Louis, Antoine Étex, place de la Nation
Statue de Saint-Louis, Antoine Étex, place de la Nation
Monument à Vauban, Antoine Étex 1847,, hôtel des Invalides
Monument à Vauban, Antoine Étex 1847, Hôtel des Invalides

Jean Baptiste Carpeaux (1827 -1875)

Né à Valenciennes, Jean-Baptiste Carpeaux grandit au sein d’une famille modeste d’ouvrier. En 1844, il entre à l’école des Beaux-Arts avec pour maitre… François Rude ! Comme ses aînés, lui aussi obtient en 1854 le grand prix de Rome avec « Hector tenant dans ses bras son fils Astyanax ». Deux de ses œuvres les plus célèbres sont « Le triomphe de Flore » au pavillon de Flore et « La Danse » à l’Opéra Garnier. Mais si l’on devait choisir une de ces sculptures, nous retiendrons son chef d’œuvre « Ugolin entouré de ses quatre enfants ». C’est également à lui, et à sa collaboration avec l’architecte Gabriel Davioud, que l’on doit « La Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde », place Ernest-Denis. Celui qui n’a jamais oublié d’où il venait, cède beaucoup de ces œuvres à sa ville d’origine. Une commune de Valenciennes à laquelle il restera fortement attaché.

Ugolin entouré de ses quatre enfants de Jean-Baptiste Carpeaux, réalisée entre 1857 et 1861, musée d'Orsay
Ugolin entouré de ses quatre enfants de Jean-Baptiste Carpeaux, réalisée entre 1857 et 1861, musée d’Orsay
La Danse de  Jean-Baptiste Carpeaux, 1868, sur la façade de l'Opéra Garnier
La Danse de Jean-Baptiste Carpeaux, 1868, sur la façade de l’Opéra Garnier

Antoine Coysevox (1640 – 1720)

Né à Lyon, c’est à 17 ans qu’Antoine Coysevox arrive dans la capitale pour travailler à l’atelier Louis Lerambert. Après avoir été engagé par l’évêque de Strasbourg pour la décoration du château de Saverne, il est de retour à Paris où il est employé à la décoration du château de Versailles. Il reproduit des œuvres antiques comme « La nymphe à la coquille » ou encore « La Venus de Médicis ». Il est, par la suite, admis comme professeur à l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Parmi ses œuvres on retiendra : « Flore », « Mercure montée sur Pégase » ou encore « Neptune ».

Louis XIV de Antoine Coysevox, 1655, Musée Carnavalet
Louis XIV d’Antoine Coysevox, 1655, Musée Carnavalet
Tombeau de Jean-Baptiste Colbert, Contrôleur Général des Finances de Louis XIV, par Antoine Coysevox, 1817, Église Saint-Eustache, Paris.
Tombeau de Jean-Baptiste Colbert, Contrôleur Général des Finances de Louis XIV, par Antoine Coysevox, 1817, Église Saint-Eustache, Paris.

Francois-Joseph Bosio (1768 – 1845)

Né à Monaco, il est d’abord célèbre pour être l’élève d’Augustin Pajou. À la fin du XVIIIe siècle, il travaille dans un premier temps dans des églises en Italie. C’est d’ailleurs grâce au sculpteur Dominique Vivant Denon, rencontré là-bas en 1808 qu’il réalise des bas-reliefs pour la colonne de la Grande Armée située place Vendôme. Il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel en 1821 et est nommé premier sculpteur du roi un an plus tard. C’est grâce notamment à lui qu’il nous est possible d’admirer le “Monument à Louis XIV” réalisé pour la place des Victoires à Paris.

Aristée, dieu des jardins de François-Joseph Bosio, 1817, Musée du Louvre
Aristée, dieu des jardins de François-Joseph Bosio, 1817, Musée du Louvre
La Paix conduite sur un char de l'arc de François Joseph Bosio, 1828, Triomphe du Carrousel
La Paix conduite sur un char de l’arc de François Joseph Bosio, 1828, Arc de Triomphe du Carrousel

Lambert-Sigisbert Adam (1700 – 1759)

Aîné d’une fratrie de sculpteurs, Lambert-Sigisbert Adam est formé par son père dans l’atelier de François Dumont. Il continuera son apprentissage à l’Académie de France à Rome pendant 10 ans. En 1723, il obtient lui aussi le Grand Prix de Sculpture. Celui qui affectionnait particulièrement les œuvres destinées aux fontaines, restera célèbre pour son œuvre monumentale « Le triomphe de Neptune et d’Amphitrite » visible dans le groupe central du bassin de Neptune au château de Versailles. On notera l’attention toute particulière du maître pour les détails. Ainsi les écailles, veines et expressions sont d’un réalisme saisissant.

Neptune calmant la tempête accompagné d'un triton de Lambert-Sigisbert Adam, 1737, Musée du Louvre
Neptune calmant la tempête accompagné d’un triton de Lambert-Sigisbert Adam, 1737, Musée du Louvre
Bassin de Neptune de Lambert-Sigisbert Adam, 1740, Versailles
Bassin de Neptune de Lambert-Sigisbert Adam, 1740, Versailles

À lire également : 
Les plus belles fontaines de Paris