Nul ne peut ignorer qu’un événement de grande ampleur se prépare en 2024 à Paris. Le 26 juillet prochain, les Jeux Olympiques démarrent, et avec eux, les inégalités se creusent. Si les prix des chambres d’hôtel sont multipliés par six, certains locataires se verraient-ils aussi mis à la porte par des propriétaires astucieux ?
L’habitat en plein chamboulement
Du 26 juillet au 8 septembre 2024, les Parisiens vont devoir faire face à un grand bouleversement avec l’arrivée des Jeux Olympiques et Paralympiques. Avec un budget de 4,397 milliards d’euros, cet événement sportif espère accueillir près de 16 millions de visiteurs dans les rues de Paris. Et cela a forcément une répercussion sur l’occupation de l’espace, mettant à mal les plus précaires : étudiants délogés de leurs logements CROUS, bouquinistes délogés des quais de Seine… et désormais, locataires délogés de leur habitation ?
Une résiliation de bail inattendue
En effet, depuis le début de l’année, plusieurs locataires de logements parisiens ont appris avec étonnement que leur bail est résilié pour 2024. Le délai du préavis étant de trois mois, cela leur laisse jusqu’au printemps pour trouver un nouveau logement. Le propriétaire a, quant à lui, le temps de rénover l’appartement pour le remettre sur le marché lors des Jeux Olympiques. Et dans cette situation qui n’a rien d’illégal, le locataire ne peut faire aucune réclamation.
Des loyers qui vont tripler
Suggérer que les propriétaires se gardent leurs locations pour pouvoir profiter de loyers onéreux durant les Jeux Olympiques, est-ce une interprétation sans fondement ? Certes, difficile de vérifier si cette résiliation soudaine est due à l’arrivée de l’événement sportif au sein de la capitale. Toutefois, si les baux sont résiliés, le nombre d’appartements à la location longue durée semble avoir considérablement chuté selon le site de référence SeLoger, qui constate une baisse de moitié en un an à Paris. En parallèle, il suffit de faire un tour sur les plateformes de location courte durée pour se rendre compte que les prix d’une nuitée dans un appartement ont triplé, étant en moyenne comprise entre 700 et 800 euros. L’économie fonctionne à grande vitesse, mais comment se fait-il qu’aucune régulation ne soit mise en place pour protéger ceux qui ne possèdent rien ?
Romane Fraysse
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Image à la une : Immeubles haussmanniens à Paris – © Adobe Stock