Rue privée en fleurs © Pavillons de Bercy
Un voyage qui commence à Venise…
Un Venise reconstitué
Au Musée des Arts Forains, toutes les visites sont guidées et se font en groupe. Accompagnés, les visiteurs, tout comme les objets, vont aussi être de véritables acteurs de la visite. Mais ça, ils ne le savent pas encore. Pendant 1h30, ils vont danser, chanter, tester les manèges. Le voyage commence donc à Venise, au 18ème siècle. Nous sommes donc dans la première partie du musée : les Salons Vénitiens.
Le manège aux Gondoles – Salon Vénitien © Pavillons de Bercy
Un manège pour une balade en gondole
Une somptueuse salle… Derrière nous, le Pont du Rialto. Au dessus de nos têtes, des gondoles et des marionnettes. Mais surtout, devant nous, un manège centenaire, magnifique. C’est donc parti pour un premier tour de manège. On prend place dans les gondoles, la musique se met en marche, et on se balade sur les canaux de la ville, au fil de l’eau… Une fois la balade terminée, nous sommes guidés vers une véritable salle de bal vénitien. Ici, on fête le carnaval, et pour nous souhaiter la bienvenue, ce sont des marionnettes perchées qui nous offrent un spectacle son et lumière. D’une façon on ne peut plus réaliste, les automates entonnent un air d’Opéra.
Le manège aux Gondoles – Salon Vénitien © Pavillons de Bercy
Destination inconnue
Monsieur Favand nous dévoile sa collection
Nous quittons à présent Venise pour un autre voyage. Mais cette fois, la destination est inconnue. Bienvenue au Théâtre du Merveilleux. Un cabinet de curiosités géant : ici, des tas d’objets étranges se côtoient. C’est la collection de Monsieur Favand. Bois pétrifiés aux murs, troncs d’arbres en forme de jambe ou de girafe, coquillages et roches dans les vitrines, jeux de fêtes foraines, sujets de manèges, toiles de théâtres de marionnettes… L’objet le plus impressionnant reste cette montgolfière qui trône au centre de la pièce. Une montgolfière construite à partir d’un plafond de manège associé à une nacelle en forme d’éléphant…
La montgolfière à l’éléphant du Théâtre du Merveilleux © Pavillons de Bercy
Des adultes qui retombent en enfance
Rapidement, notre attention se porte sur un jeu étrange, inventé par les anglais dans les années 30 : une course de chevaux, et c’est nous qui en sommes les cavaliers (il y a la même version avec des garçons de café). Pour faire avancer son cheval, lancer une balle dans des cibles qui feront plus ou moins avancer notre animal selon notre précision. Ce jeu en deviendrait presque addictif. Entre les manèges et les jeux de fêtes foraines, ici, les adultes s’amusent comme des enfants.
Les garçons de café sur la ligne de départ © Pavillons de Bercy
Un endroit hors du temps
Après le concert des marionnettes, nous avons droit à un deuxième spectacle donné, cette fois, par tout un orchestre représenté par… 3 instruments et… aucun musicien. Car oui, ce sont des instruments mécaniques qui vont nous offrir un concert : un orgue à danse des années 1910, un piano à queue automatique et un carillon mural créé dans les années 2000. Comme par magie, ces 3 instruments extraordinaires se mettent en route pour nous jouer un air de Shostakovitch. L’occasion pour les visiteurs de danser la valse dans cette immense salle qui mélange toutes les époques et tous les endroits du monde.
Un bond dans le Paris de la Belle Epoque…
Des jeux, du gras et du sucre !
Le clou du “musée-spectacle” arrive enfin. Nous entrons dans la troisième salle du musée qui, pour le coup, est totalement dédiée aux arts forains. Nous faisons alors un bond dans le Paris de la Belle Epoque, à la fin du 19ème siècle. Derrière de grandes portes rouges, une fête foraine sous cloche typiquement parisienne s’offre à nous : buvettes, manèges, attractions, stands de confiseries… Car oui, à l’époque, on mangeait déjà du gras et du sucre dans les fêtes foraines ! Bref, pendant quelques minutes, on oublie que l’on vit tous les jours avec smartphones, ordinateurs, GPS ou autres, et on se laisse transporter 130 ans en arrière.
Manège de chevaux de bois dans le Musée des Arts Forains © Pavillons de Bercy
On chante, on joue et on se défoule
Comme dans toute bonne fête foraine qui se respecte, nous croisons la route d’un manège de chevaux de bois. Il a plus de 100 ans. Nous sommes invités à monter en selle, avec en fond, un air d’Edith Piaf. Le genre de chose qu’on ne voit que dans les films. Une fois descendu du manège, on peut se promener dans cette fête foraine reconstituée : course de garçons de café, stands de tirs pour se défouler, sujets de manèges en forme d’animaux ou de voitures de luxe…
Un des plus vieux manège au monde
Le musée cache une dernière surprise, l’un des plus vieux manèges au monde : un manège à vélocipèdes, qui date de 1860 ! A l’époque c’était LE manège à sensation forte… Le principe ? Les visiteurs pédalent pour faire avancer le manège. C’est le premier manège 100% écolo puisqu’il fonctionne sans électricité, sans essence, sans machine à vapeur, mais seulement à la force de nos jambes ! C’est parti, nous montons chacun sur un vélo, on pédale, le manège commence à tourner doucement, puis de plus en plus vite, jusqu’à atteindre les 30 kilomètres/heure, à notre grand étonnement ! C’est sur ce petit exercice physique que la visite prend fin. C’est maintenant l’heure de quitter ce monde magique pour retrouver la réalité…
Manège de vélocipèdes au Musée des Arts Forains © Sébastien Siraudeau
Pauline Hayoun