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Place de la Concorde : les derniers stands de forains de Marcel Campion expulsés

Par Camille Beau

Quand il y avait encore la grande roue de Marcel Campion place de la Concorde, ils se trouvaient à ses pieds : l’un vendait des souvenirs de Paris, tandis que l’autre servait des crêpes. Finalement, les deux derniers stands de forains installés au coeur de la capitale ont été démontés la semaine dernière, après des négociations de plus de deux ans. La fin du règne de Marcel Campion, le roi des forains, aurait-elle sonnée ?

Les derniers forains de la place, expulsés par la Ville

Place de la Concorde, côté Tuileries, le site était historiquement concédé aux forains depuis 1945. À l’occasion des fêtes de l’an 2000, elle accueillait une grande roue, créée sous l’égide de Marcel Campion. Le succès est immédiat : en un an, elle accueille deux millions de visiteurs et génère 4,1 millions d’euros de recettes. Mais après de nombreuses péripéties, elle est finalement démontée en janvier 2002.

Mais la famille n’avait pas disparu pour autant. Deux stands, l’un tenu par Singrid, la fille de Marcel Campion et l’autre par l’un de ses amis, étaient resté debout… Avant d’être démontés définitivement il y a dix jours. Si un premier avis d’expulsion de la Ville leur avait été imposé en 2019, ils avaient réussi à s’en sortir par une pirouette inattendue : “des plans complets datant de 1828, par lesquels, le roi Charles X a transmis, par la loi, la propriété de la place de la Concorde au Prévost de Paris… Sauf le fossé de 20 m de large entre la rambarde toujours existante et le mur du jardin des Tuileries, sur lequel sont installés ces deux stands.” avaient été présenté à l’époque par Charles-Edouard Forgar, avocat de Marcel Campion.

Confuse, la justice avait permis aux stands de rester sur la place. Mais ce répit n’aura duré que deux ans, puisque la préfecture de police est venue à la rescousse de la Ville en décembre dernier en affirmant que « l’Etat est propriétaire de l’emprise des anciens fossés et qu’il a laissé à la Ville la gestion du domaine public.” avant de conclure que “Paris avait donc bien qualité pour expulser les stands d’une occupation devenue sans titre.” Ne sachant comment se défendre, les derniers forains de la place ont baissé les armes, regrettant par ailleurs que l’Etat ne leur ait pas proposé un site de replis.

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