“Qu’elle est antipathique cette Sand. Est-ce bien une femme ? J’arrive à en douter…”. C’est ce qu’avait confié le célèbre compositeur Frédéric Chopin le jour de sa rencontre avec cette parisienne au caractère bien trempé. Pourtant c’est ce que la capitale retiendra d’elle : son audace, sa liberté, son engagement féministe et bien sûr son talent.
Une jeunesse entre Paris et Nohant
Née en 1804 rue Meslay, en plein cÅ“ur de Paris, la petite Aurore Dupin (de son vrai nom) passe les trois premières années de sa vie rue de la Grange-Batelière. Après un séjour à Madrid, c’est entre Nohant dans l’Indre, où elle passe ses étés avec sa grand-mère, et Paris où vit sa mère qu’elle grandit. Mais la jeune fille se montre vite rebelle et à l’âge de 14 ans elle est placée en pension au couvent des Dames Augustines anglaises de Paris (qui se situait dans notre actuel 5ème arrondissement). À 18 ans, elle épouse un avocat de la cour royale, François Casimir Dudevant, à qui elle donne deux enfants : Maurice et Solange. Mais leur relation se dégrade et ils se séparent en 1831.
La renaissance parisienne
C’est dans ce Paris effervescent qui sort de la Révolution de Juillet 1830 que (re)naît George Sand. Comme les artistes romantiques et bohèmes de l’époque, elle vit et sort dans le quartier latin (quai Saint-Michel puis quai Malaquais). Elle arbore un costume masculin, prend un nom d’homme comme pseudonyme et fume des cigares en public pour affirmer son indépendance. Ce côté ambiguë et androgyne ne l’empêchera pas d’avoir pour amants de grands noms tels que Prosper Mérimée, Alfred de Musset ou encore Frédéric Chopin avec qui elle vivra rue Pigalle puis rue Taitbout.
Une personnalité hors du commun
George Sand est la seule femme admise aux très en-vue dîners littéraires du restaurant Magny, où elle rencontre Théophile Gautier, les frères Goncourt, Alexandre Dumas et Ernest Renan, dont l’hôtel particulier est aujourd’hui devenu le musée de la vie romantique et abrite une collection d’objets ayant appartenu à l’écrivaine. En 1848 elle affiche son engagement politique socialiste pour la chute du roi Louis-Philippe et la fin de la Monarchie de Juillet. Elle refuse la Légion d’honneur peu avant de s’éteindre en 1876, nous laissant en héritage plus de 70 ouvrages. Elle repose désormais dans le petit cimetière de Nohant.