Le constat est alarmant. Une nouvelle liste rouge des orthoptéroïdes menacés, une certaine catégorie d’insectes, a été dévoilée par l’Agence régionale de la biodiversité. Cinq autres listes interpellaient déjà sur la perte d’animaux et plantes dans la région. Tour d’horizon.
Les insectes en grand danger en Ile-de-France
L’Agence régionale de la biodiversité (ARB) et l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) ont livré un nouveau bilan sur la population des orthoptéroïdes présente en Ile-de-France. Ce “superordre d’insectes” comprend notamment nos amis les sauterelles, grillons, criquets, mantes et autres phasmes. Sur 63 espèces qui ont pu être étudiées, 6% ont disparu et 22% sont menacées d’après les informations du Parisien.
“Cela signifie qu’à travers l’étude de l’état de santé de leurs populations dans un écosystème, il est possible d’en déduire celui de l’écosystème lui-même, et donc de savoir s’il est en bon état ou dégradé” décrypte Hemminki Johan, chargé d’étude à l’ARB, expliquant une sorte de lien de cause à effet. Ainsi, la dégradation et la disparition des espaces naturels sont pointés du doigt : “l’étalement urbain, les pratiques agricoles intensives et les changements climatiques sont les facteurs principaux du déclin de la biodiversité francilienne” constate l’Agence Régionale de la Biodiversité. Les pollutions chimiques, lumineuses et sonores joueraient également un rôle primordial dans ce triste constat.
Chauves-souris, papillons et autres oiseaux menacés
L’ARB a publié ces dernières années d’autres listes rouges pour alerter sur la population d’animaux et de plantes de la région. Par exemple, le grand rhinolophe, une espèce de chauve-souris, ne pourra plus être observé en Ile-de-France. Sur les 47 sites dans lesquels des opérations de marquage ont eu lieu, seulement trois étaient encore visités par ces animaux nocturnes en 2020. Depuis, plus aucune chauve-souris n’a été aperçue…
Idem pour les oiseaux “chasseurs d’insectes aériens” et les granivores, qui pâtissent quant à eux de la disparition des friches où ils font leur nid. Sur 159 espèces recensées par l’ARB, 39% sont menacées. “Si on y ajoute celles déjà « régionalement éteintes », c’est presque la moitié de l’avifaune francilienne qui a disparu ou est menacée !” écrit Le Parisien. 18 espèces de papillons sur 135 sont régionalement éteintes, ainsi qu’une espèce de libellule sur 58.
Du côté des plantes, le Conservatoire botanique national du bassin parisien, le service scientifique du Muséum National d’histoire Naturel avait évalué en 2014 à 1537 “indigènes de fougères et de plantes à fleurs” en Ile-de-France. Une liste rouge sur la question montrait la disparition de 85 espèces végétales et une menace de disparition pesant sur 400 autres.
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