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Du côté de chez Proust

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Par Anais

Il marqué l’histoire de la littérature avec son oeuvre magistrale, A la recherche du temps perdu. Écrivain reclus et sensible, Marcel Proust est aussi un génie de la littérature, qui a bouleversé le monde de l’art, avec une oeuvre profonde qui mélange les codes littéraires et les genres, et qui pense le roman autour d’une réflexion sensible sur l’art, le temps qui passe et la mémoire, et où sa propre vie semble s’y intégrer. Un artiste nécessaire, et inoubliable.

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Enfance et jeunesse 

Marcel Proust est né le 10 juillet 1871 dans le seizième arrondissement de Paris. Son père étant professeur agrégé de médecine et sa mère riche fille d’un agent de change, il grandit dans une famille aisée et sans problèmes financiers particuliers. Son enfance est marquée néanmoins par la maladie : il souffre dès son plus jeune âge de troubles respiratoires et d’asthme. Il fréquente le lycée Condorcet (9e), effectue son service militaire et poursuit des études de droit à l’Ecole libre des sciences politiques. Il intègre finalement la Sorbonne (5e) en 1895 où il obtient une licence de lettres.

L’aisance pécuniaire de sa famille lui permet de fréquenter rapidement les milieux aristocratiques, ce qui propulsera sa carrière artistique. Membre des salons littéraires parisiens, il participe en parallèle à la revue Le Banquet, et les textes qu’il y publie seront regroupés dans un recueil de poésie intitulé Les Plaisirs et les Jours (1894-1896).

Enfant fragile et chétif, notamment à cause de ses crises d’asthmes à répétition, c’est aussi un personnage sensible et très attaché à sa figure maternelle. Relation exclusive et adoratrice, Marcel écrira à sa mère dans un billet glissé dans sa poche “J’aime mieux avoir des crises [d’asthme] et te plaire que te déplaire et ne pas en avoir.” Il sera fortement affecté par le décès de sa mère en 1905, et ce, pendant plusieurs années.

Marcel Proust et la littérature

Malgré ses absences répétées en classe, le jeune Marcel obtient à plusieurs reprises le tableau d’honneur, et excelle en littérature. Il s’intéresse rapidement aux grandes figures de cet art, notamment Victor Hugo, Stendhal Flaubert et surtout Musset.

A partir de 1907, il se consacre entièrement l’écriture de son oeuvre principale et interminable : À la recherche du temps perdu. Oeuvre introspective et réflexion sur les jours enfuis, La Recherche est composée de 7 volumes, qui seront publiés entre 1913 et 1927. Le premier tome, Du côté de chez Swann, sera refusé par plusieurs éditeurs et publié à compte d’auteur en 1913, tandis que À l’ombre des jeunes filles en fleurs, le deuxième tome, sera le Prix Goncourt 1919.

C’est à partir de ce roman que la carrière littéraire de Proust sera définitivement lancée. Il publiera dans la foulée trois autres tomes, Du côté de Guermantes (tome 1 et 2) ainsi que la première partie de Sodome et Gomorrhe. La deuxième partie de se dernier sera publiée avant sa mort en 1922, tandis que les trois derniers tomes (La Prisonnière, Albertine disparue, et Le temps retrouvé) seront publiés à titre posthume.

Même si l’oeuvre de Marcel Proust n’est pas autobiographique, ses romans seront fortement imprégnés de sa propre histoire et de ses souvenirs d’enfance. L’originalité du roman tient à son aspect d’”autobiographie fictive”, et sa construction, ponctuée de longues phrases et de digressions, est novatrice et particulière. Contrairement au roman classique, l’intrigue est quasiment absente de l’oeuvre de Proust, au profit d’une réflexion profonde sur la littérature, le temps et la mémoire. Il dépeint néanmoins, avec une précision déconcertante et une pointe d’ironie, les salons littéraires et mondains de l’époque en s’inspirant de son expérience personnelle.

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© Gallica / Manuscrits d’A la recherche du temps perdu

L’écrivain et Paris

Né et mort dans le seizième arrondissement, Marcel Proust a passé une grande partie de sa vie à parcourir les rues de la capitale. Un siècle plus tard, on peut toujours partir sur les traces de ce génie littéraire, qui a beaucoup fréquenté le Paris de la Belle-Époque. Il vécut, avec ses parents entre 1873 et 1900, au 9 boulevard Malesherbes. C’est au premier étage de cet immeuble qu’il écrira son premier recueil, Les Plaisirs et Les Jours. Il passe également de nombreuses après-midis aux Jardins des Champs-Elysées, où il joue avec des jeunes filles de l’aristocratie. On retrouve ce souvenir dans les deux premiers tomes de l’oeuvre, où le personnage principal retrouve Gilberte pour jouer.

Il vécut au 102 boulevard Haussmann de 1907 à 1919, où il rédigera l’essentiel d’À la recherche du temps perdu. Sa chambre du 44 rue Hamelin (aujourd’hui un hôtel) a été reproduite au Musée Carnavalet.

Enfin, il est important de citer le lieu incontournable pour Proust dans la capitale : Le Ritz, qui est certainement son lieu de prédilection, où il retrouve de nombreux amis mondains, donne des grands dîners dans un salon privé.

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© Musée Carnavalet / Chambre de Proust

L’artiste meurt en 1922 des suites d’une bronchite mal soignée qui l’a épuisé. Il laisse ainsi derrière lui une des œuvres littéraires les plus importantes de l’histoire de la littérature, toujours autant étudiée sur les bancs de l’université où il a lui même séjourné.

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