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Eugène Viollet-le-Duc, l'architecte qui réinventa les monuments historiques

Par Cyrielle

Eugène Viollet-le-Duc est l’un des plus grands architectes du XIXe siècle. Il est surtout célèbre pour le travail qu’il a mené en faveur de la sauvegarde du patrimoine et pour la restauration de nombreux édifices médiévaux. Bien que son œuvre ait pu être controversée, nous lui devons de nombreux monuments parisiens… Dont il fait lui aussi partie aujourd’hui !

Une passion prédestinée

C’est au n°1 de la rue Chabanais que naît Eugène Viollet-le-Duc en 1814, comme l’indique une plaque commémorative offerte aux yeux des Parisiens curieux. Quelques années plus tard, son père devient conservateur des résidences royales de Louis-Philippe Ier et acquiert donc le privilège de loger avec sa famille dans le Palais des Tuileries (aujourd’hui disparu). Au contact de son oncle critique d’art, il rencontre aussi plusieurs artistes, peintres et architectes, qui l’aident dans sa carrière et lui ouvriront de nombreuses portes dès son plus jeune âge.

Les grands chantiers de Viollet-le-Duc

Au début des années 1830, en pleine Monarchie de Juillet, le pays se lance dans la restauration de ses édifices emblématiques, quarante ans après les ravages de la Révolution française. C’est ainsi qu’à 26 ans à peine, Viollet-le-Duc se voit confier – par l’écrivain et inspecteur général des monuments historiques Prosper Mérimée – le chantier de la basilique de Vézelay et du Mont-Saint-Michel. Suivront les chantiers de la cathédrale Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle, celui de la basilique Saint-Denis et bien d’autres chantiers encore qui sauveront de la destruction quelques uns des grands monuments historiques français d’aujourd’hui.

Réinventant un passé détruit, l’architecte est cependant souvent critiqué, accusé de dénaturer les bâtiments… Une position qu’il assumera totalement : pour lui “Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet, qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné”. Autrement dit, il n’hésite pas – et n’hésitera jamais – à ajouter sa petite touche personnelle par-ci par-là, comme lors de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour laquelle il ajoute la désormais fameuse flèche centrale.

Un Paris marqué par le hibou-grand duc

Mais l’architecte n’est pas uniquement celui des grandes restaurations : Paris lui doit aussi de quelques immeubles – étonnamment sobres – comme ceux du 15 rue de Douai, celui du 42 rue Lafayette et enfin celui du 68 rue Condorcet, immeuble qu’il avait construit pour y terminer sa vie, et sur lequel il a sculpté son symbole, le hibou-grand duc. Ces trois édifices sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques.

Le hibou-grand duc, symbole de Viollet-le-Duc, au 68 rue Condorcet (9e arrondissement)

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Image de Une : Gauche, Eugène Viollet-le-Duc par Nadar
Droite, la cathédrale Notre-Dame pendant les travaux de 1845-1863, Émile Harrouart, vers 1860, Musée Carnavalet