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Henriette Caillaux, la femme qui tua le directeur du Figaro en 1914

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Par Alexandre L

Mêlant passion, vengeance et politique, l‘affaire Caillaux a eu un retentissement énorme à l’aube de la première Guerre Mondiale. Et pour cause, le scandale concerna des personnalités publiques dans un contexte bouillonnant. On vous fait le récit de cette histoire rocambolesque, celle d’Henriette Caillaux, qui, après avoir tué le directeur du Figaro après une cabale contre son mari, obtiendra son acquittement.

“La plus longue campagne de presse organisée contre un homme”

Alors ministre des finances sous le gouvernement Doumergue, Joseph Caillaux, encore marié, entretient une relation avec une certaine Henriette Rainouard, historienne de l’art, qu’il finit par épouser. En pleine campagne pour les législatives, Caillaux subit une campagne de dénigrement très marquée par Le Figaro, et notamment son directeur Gaston Calmette, lequel remet en cause publiquement son honnêteté et son irréprochabilité. La vie privée de Caillaux est même exposée, Calmette étant allé jusqu’à soudoyer la femme de chambre du couple. Henriette, de son côté, répertorie les mentions de son mari dans le journal et recense 138 articles en 95 jours dans les colonnes du titre de presse.

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Portrait photo d’Henriette Caillaux

L’assassinat du directeur du Figaro

Accablée par la cabale médiatique que subit son mari et l’atteinte à sa réputation, Henriette Caillaux s’arme d’un pistolet automatique et décide d’aller rendre visite à Calmette au 26 de la rue Drouot, 16 mars 1914. Le directeur étant absent, elle se résout à patienter près d’une heure avant l’arrivée de ce dernier, ayant finalement accepté de la recevoir par courtoisie. Après quelques politesses, elle lui dévoile la raison de sa visite et brandit son pistolet pour tirer six coups dont deux seront fatals pour l’homme qui s’écroule au sol. “Puisqu’il n’y a pas de justice en France” : scandera t-elle avant de se rendre sans résistance.

Un verdict discuté

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Au procès d’Henriette Caillaux à la fin du mois de juillet suivant, Fernand Labori, son avocat, plaide pour le crime passionnel derrière un argument bien curieux, celui “d’un réflexe féminin incontrôlé”. Après 50 minutes de délibération, le verdict tombe : acquittement pour Henriette Caillaux ! Cette décision sera vivement critiquée dans les jours qui suivent, notamment à cause du soupçon d’influence reproché au mari Caillaux, lequel dut d’ailleurs démissionner au préalable, éclaboussé par le scandale. Il n’accèdera alors pas à son poste convoité de président du Conseil.

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