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La démolition de la colonne Vendôme

Par Cyrielle

Le 16 mai 1871 vers 17h, la colonne Vendôme s’écrase sur le sol. Rappelons le contexte historique de l’époque. Nous sommes en pleine Commune de Paris, cette fameuse période insurrectionnelle qui suit la défaite de Napoléon III face aux Prussiens. Le gouvernement nouvellement élu livre la France à Bismarck, ministre des Affaires Étrangères prussien. Une partie des Parisiens vient de vivre son plus dur hiver et décide de se battre contre cet armistice dans lequel la France perd la face.

Un symbole impérial qui doit être démoli

Dans ce contexte insurrectionnel, la colonne Vendôme est un véritable symbole impérial : elle a été bâtie à la demande de Napoléon Ier à partir du bronze des 1200 canons pris aux armées autrichiennes et russes lors de la bataille d’Austerlitz. Or, en 1871, la Commune ne porte pas dans son coeur l’Empire déchu, synonyme pour eux de barbarie et de honte nationale. Pour les Communards, cette colonne doit donc être supprimée du centre de Paris. Ce sera chose faite le 16 mai 1871.

Chute de la colonne Vendome

En cette journée printanière, un énorme tas de fumier (tout un symbole…) est charrié en direction de la place Vendôme, alors brièvement nommée place Internationale. Ce mélange de paille et d’excréments doit servir à amortir la chute de l’impressionnante colonne.

La plupart des témoignages sur place raconte que, dès 14h, les Parisiens affluent pour voir le spectacle. La foule, attendant la destruction de la colonne, scande différents chants ou hymnes à l’encontre de l’Empereur dont la statue culmine en haut de l’édifice. En voici un sympathique exemple :

“Tireur juché sur cette échasse,
Si le sang que tu fis verser,
Pouvait tenir sur cette place,
Tu le boirais sans te baisser.”

A 17h, le câble auquel est rattaché le haut de la colonne commence à être tendu et tiré avec un système de poulies. Au bout d’une petite demi-heure, la colonne cède et s’effondre sur le tas de fumier et sous les hourras de la foule. Le symbole de l’Empire est tombé…. mais pas pour longtemps. À peine deux ans plus tard en 1873, et alors que les plaies de la Commune sont encore à vif, le maréchal de Mac-Mahon fera reconstruire à l’identique la colonne Vendôme. Cette deuxième version trône encore aujourd’hui sur la célèbre place du même nom.

Reconstruction de la colonne vendome
Reconstruction de la colonne Vendôme en 1873

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