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Le jour où le marché Saint-Martin s'effondra sous le poids de la neige

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Par Alexandre L

Chaque année, c’est un peu la même histoire : Météo France annonce les premiers flocons de neige et la frénésie s’empare des Parisiens. “Il paraît qu’on aura 15 centimètres de neige à la fin de la semaine” ou autres “attention, une tempête de neige est à prévoir” font alors partie des phrases les plus entendues dans la bouche des habitants de la capitale. Au final, les flocons tombent, restent quelques jours et fondent, au même titre que l’excitation des Parisiens. Pour retrouver la trace de véritables tempêtes de neige, il faudrait remonter à 1966, puis 1946 et enfin 1879, dont le mois de décembre fut l’un des plus rigoureux que Paris ait connu. Faute à la météo, il aurait pu également devenir le mois d’un accident dramatique.

Quand la neige aurait pu être meurtrière

À la fin de l’année 1879, Paris connaît l’un des épisodes les plus froids de son histoire, le thermomètre de la capitale affiche alors régulièrement des températures inférieures à -10°C et des chutes de neige régulières s’abattent incessamment sur la ville. La circulation est chaotique et les rues ensevelies. Malgré les efforts persistants des Parisiens, les artères de la ville peinent à être déblayées, au même titre que les toits, qui deviennent dangereusement alourdis par les couches épaisses de neige.

À cette époque, l’ancien marché Saint-Martin, lieu de grosse affluence, poursuit son activité malgré les intempéries. Au soir du 9 décembre, les chutes de neige sont telles que le drame, presque inévitable, se produit. À 21h45, les constructions en pierre de taille et les poutres métalliques de l’édifice craquent sous le poids de la neige et le marché s’effondre dans un fracas assourdissant. Fort heureusement, sa destruction est survenue quelques heures après sa fermeture, sinon quoi les victimes auraient pu se compter à la centaine, comme le rapporte l’édition du Petit Journal parue le lendemain de l’accident.

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Malgré cela, l’effondrement de l’imposante bâtisse aurait toutefois pu être ravageuse pour les passants : de nombreuses pierres de plus d’un mètre cube ont été projetées dans les voies avoisinantes du marché et dans leurs échoppes. Mais, une fois encore, les circonstances se sont avérées clémentes : quelques temps avant la chute du bâtiment, un terrifiant craquèlement de plusieurs secondes, provenant de la structure, a retenti avec fracas dans les rues, laissant le temps aux passants effrayés de s’enfuir en vitesse. Finalement, seuls quelques blessés et des dégâts matériels et financiers seront à déplorer.

Photo à la une : illustration du Monde Illustré du 20 décembre 1879

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