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Le terrible accident de métro du 10 août 1903

Par Cyrielle

La ligne 2 du métro parisien n’avait pas encore soufflé sa première bougie lorsqu’arriva, sur cette ligne reliant la Porte Dauphine à la place de la Nation, la pire catastrophe de l’histoire du métro parisien. On revient pour vous sur ce terrible accident qui, le 10 août 1903, coûta la vie à 84 personnes.

La plus grande tragédie de l’histoire du métro parisien

Lundi 10 août 1903, aux alentours de 19h. En cette chaude soirée d’été, le conducteur de métro Georges Chauvin conduit, comme tous les jours, son train n°43 en direction de Nation. Arrivé à la station Barbès-Rochechouart, il est alerté d’un début d’incendie : cet incident, pour le moment minime, est causé par un court-circuit sur l’une de ses motrices. La station Barbès étant aérienne, les quelques fumées produites par ce début d’incendie sont vite dissipées tandis que les voyageurs sont invités à descendre.

Une terrible succession d’événements tragiques

Le conducteur choisit de reprendre sa route afin de déposer son train au terminus pour réparation. Mauvaise idée : la reprise du contact entre les frotteurs et le rail de traction électrique fait repartir l’incendie qui, heureusement, est une nouvelle fois vite éteint. On décide alors d’apprêter une autre rame, vidée de ses voyageurs, qui poussera la rame accidentée, mise au point-mort pour éviter un nouveau court-circuit, jusqu’à sa destination finale. Mais, alors que l’on pensait l’incendie circonscrit et les risques électriques supprimés, le feu reprend de plus belle dans le tunnel qui relie les stations Couronnes et Ménilmontant. Cette fois, l’incendie est incontrôlable : en quelques minutes, les deux rames en bois s’embrasent, les fumées envahissent le tunnel, faisant fondre les câbles électriques et plongeant dans le noir les deux stations.

Une troisième rame, qui roulait juste derrière les deux précédentes et était remplie de voyageurs, arrive à ce moment-là à la station Couronnes. Le drame est désormais inévitable. Averti de l’incendie, le chauffeur de la troisième rame demande aux passagers d’évacuer. Ils ne le feront pas : pas question, pour les voyageurs, de quitter cette rame sans avoir obtenu le remboursement de leur billet ! Les malheureux qui viennent de refuser de quitter la rame viennent de sceller leur destin : quand les fumées atteignent la station Couronnes, il est déjà trop tard. Dans le noir complet, une bousculade a lieu et chacun tente comme il peut d’échapper à ces fumées âcres et asphyxiantes ; ils seront bien peu nombreux à trouver un moyen de sortir et à en réchapper vivant. En quelques minutes, 84 personnes meurent asphyxiées dans le tunnel, les couloirs ou sur le quai de la station Couronnes.

Cette catastrophe, qui mènera à une refonte complète des techniques électriques et des systèmes de sécurité du réseau, reste encore aujourd’hui le pire accident survenu sur le réseau du métro parisien depuis sa création.

 

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