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L'histoire des 100 000 lavandières de Paris

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Par Lea A

Emile Zola fait de son héroïne Gervaise dans L’Assommoir une blanchisseuse. Mais qui sont ces femmes du peuple, fières et féminines, qui envahissaient les rues de Paris et votaient avant l’heure ?

Les lavoirs de Paris

Fin du XIXème siècle, révolution industrielle, 100 000 lavandières et blanchisseuses nettoient et blanchissent chaque jour le linge des parisiens. Payées entre 3 et 4 francs de l’heure, elles travaillent entre 10 et 12h par jour du lundi au vendredi et une demi journée le dimanche. C’est plus de 70 millions de capitaux qui sont versés annuellement dans les blanchisseries des lavoirs Parisiens !

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L’humidité et l’insalubrité des lavoirs, l’utilisation de produits abrasifs  (comme la javel) et la position courbée que les ouvrières doivent tenir plus de 10h par jour, rendent le travail pénible et extrêmement physique. Il faut battre le linge, le tremper, le tordre, le savonner, l’essorer, le plier. De plus, les blanchisseuses ne sont pas épargnées par le fléau du siècle, la tuberculose. Le linge souillé fait des ouvrières ses principales victimes : plus de la moitié succombe, contaminées par la maladie infectieuse.

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“Toute la journée dans un baquet jusqu’à mi-corps, à la pluie, à la neige, avec le vent qui vous coupe la figure ; quand il gèle, c’est tout de même, il faut laver… On a ses jupes toutes mouillées dessus et dessous”

Victor Hugo, Les Misérables.

Les Corporations de Lavandières

Les hommes sont en minorité à bord des bateaux-lavoirs, les ouvrières échappent à la tutelle masculine à travers leur corporation exclusivement féminine. À l’occasion de la Mi Carême les blanchisseuses défilent sur des chars exposant fièrement leur reine de l’année. C’est le seul moment où les femmes françaises peuvent voter pour élire leur reine de beauté ! Les somptueux chars remontent la parade jusqu’à l’Hôtel de Ville où est présentée au préfet de Paris l’Élue.

Crédit images: @dona-martin

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