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L'ogresse de la Goutte d'Or

Par Cyrielle

Jeanne Weber est une jeune bretonne qui débarque à Paris à la fin du 19e siècle. Elle se spécialise rapidement dans la garde d’enfants pour des familles parisiennes du 18e arrondissement. La mort va la suivre comme une étrange malédiction.

Dans les années 1890, ses deux jeunes enfants vont mourir sans raison bien identifiée. Insalubrité, maladies… À cette époque-là, les morts infantiles sont fréquentes. Personne ne s’inquiète, ni-même son mari Jean, qui supporte cependant mal ces deux décès et sombre petit à petit dans l’alcool.

Des décès toujours plus nombreux et inexpliqués

Dans les années qui suivent, deux autres enfants qu’elle garde meurent également sans raison apparente. L’une de ses propres nièces va également finir par mourir après l’une de ses gardes. Cette fois-ci, la suffocation est évoquée pour expliquer sa mort, mais personne n’ose encore accuser cette “pauvre” Jeanne que tout le monde plaint.

Un jour, elle déjeune avec les deux sœurs de son mari Jean. À la fin du repas, elles vont faire un tour. Jeanne quant à elle reste dans la maison et se retrouve seule avec Maurice, son neveu d’à peine 10 ans. Rentrant de leur balade, les belles-sœurs retrouvent Jeanne à califourchon sur le pauvre enfant tentant de l’asphyxier. C’est la fois de trop. Elle se retrouve jugée pour le meurtre de 8 enfants du quartier de la Goutte d’Or !

Un procès mené d’une main de maître

Défendue par un excellent avocat et grandement aidée par le médecin du parquet qui conclut à des morts naturelles, elle est finalement acquittée. Elle réussit même à se faire passer pour la victime de cette affaire auprès de la presse de l’époque !

Elle décide alors de quitter Paris et s’installe dans l’Indre où elle change de nom et se fait à nouveau embaucher pour s’occuper des enfants d’une famille du coin. L’un des enfants va étrangement mourir dans ses bras. Malgré une nouvelle enquête et un nouveau jugement, les médecins parisiens ne souhaitent pas revoir leur position et Jeanne Weber est à nouveau acquittée.

Elle change à nouveau d’identité et parvient (encore !) à travailler dans un hospice d’enfants. Quelque décès suspects plus tard, celle que l’on surnomme l’Ogresse de la Goutte d’Or est prise en flagrant délit d’assassinat par étouffement d’un enfant de 7 ans. Déclarée (enfin…) coupable d’une dizaine d’infanticides, elle est internée dans différents asiles avant de mourir en 1918 d’une crise de folie.

Jeanneweber

 

Crédit photo de Une : Petit Journal, supplément du dimanche, 24 mai 1908,  RetroNews-BnF