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Quand la statue de la Liberté se trouvait dans le 17ème arrondissement

Statue de la Liberté rue de Chazelles
Par Virginie

Si vous cherchez bien dans le quartier de la Plaine-Monceau, vous pourrez dénicher la petite rue qui a abrité la Statue de la Liberté le temps de sa construction. Retour sur ce chantier hors du commun.

Un projet d’envergure

Qui pourrait penser, en se promenant dans le 17ème arrondissement, qu’une petite rue du quartier de la Plaine-Monceau a accueilli la construction de l’un des monuments les plus célèbres du monde ? Seuls une petite plaque et un panneau Histoire de Paris témoignent du passage de la Statue de la Liberté au 25 rue de Chazelles.

Plaque statue de la Liberté rue de Chazelles

Panneau Histoire de Paris rue de Chazelles

Dans les années 1870, Edouard de Laboulaye, juriste et homme politique français, décide de faire un cadeau aux Etats-Unis pour fêter le centenaire de leur indépendance. Il fait alors appel au sculpteur Auguste Bartholdi. Ce dernier, ayant repéré une petite île dans la baie de New-York, décide d’y installer une statue représentant l’allégorie de la liberté.

Une fois ses dessins réalisés, Bartholdi fait appel à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui propose une première version du projet. Malheureusement, Viollet-le-Duc meurt en 1879, bien avant la fin de la construction de la statue. Bartholdi pense alors à un autre ingénieur très prometteur…Gustave Eiffel.

Le chantier du 17ème arrondissement

Gustave Eiffel change les plans de Viollet-le-Duc concernant l’armature de la statue. Il finit par convaincre Bartholdi d’opter pour un pylône métallique, véritable squelette de la statue.

En parallèle, la maison Gaget-Gauthier et Cie, l’une des plus grandes fonderies et chaudronneries de Paris, se voit confier la création des 300 feuilles de cuivre qui devront recouvrir le pylône métallique. Elle loue alors  un terrain rue de Chazelles. Les feuilles de cuivre y sont martelées avant d’être posées sur le pylône.

Peu à peu, la statue grandit et semble sortir de terre.

L’attraction du quartier

Au début des années 1880, la statue de la rue de Chazelles est la plus grande attraction du très calme quartier de la Plaine-Monceau. Elle dépasse d’une cinquantaine de mètres du bâtiment et devient par la même occasion le plus haut monument de Paris.

Peinture de Dragaud
© Musée Carnavalet, Histoire de Paris

Les journaux parlent de ce chantier hors du commun et les Parisiens se pressent pour aller voir la statue. Des visites payantes sont même organisées dans l’atelier.

Le départ et l’installation à New-York

La statue est enfin achevée en 1884. Elle porte alors le nom de La Liberté guidant le peuple et elle est attendue à New-York. En raison de ses grandes dimensions, elle est démontée en 350 éléments et emportée jusqu’à la gare Saint-Lazare, puis à Rouen où elle prend le bateau jusqu’aux Etats-Unis.

Elle y arrive en juin 1885, où elle est remontée puis installée sur son piédestal. Quatre mois plus tard, elle est inaugurée, en octobre 1886. D’abord tournée vers la France, elle sera retournée en 1937 pour faire face aux Etats-Unis, comme le souhaitait Bartholdi.

Selon la légende, le fondeur Gaget exporta aux Etats-Unis des miniatures de la statue, inscrivant son nom sur le piédestal. Les américains, n’arrivant pas à le prononcer, auraient alors inventer le mot « gadget » !

Virginie Paillard

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