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Ces châteaux qui se cachent au coeur de Paris

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Par Cyrielle

Pour voir un château, vous pensiez qu’il fallait forcément aller jusqu’à Fontainebleau, Blois ou Versailles ? Détrompez-vous, Paris abrite également entre ses murs quelques spécimens de ces petits joyaux d’architecture. Peu connus des Parisiens comme des touristes, ils sont certes plus petits et moins clinquants, mais leur histoire les rend tout aussi surprenants. On part à leur découverte !

Le Pavillon de l’Ermitage

En vous baladant dans le 20e arrondissement, à proximité du Père-Lachaise, vous pourrez avoir la surprise de tomber sur une « folie », c’est-à-dire une maison de plaisance que les privilégiés des XVIIe et XVIIIe siècles faisaient bâtir loin de la ville. Aujourd’hui le décor est urbain, mais à l’époque de sa construction, vers 1725, l’édifice faisait partie d’un grand domaine arboré appartenant à la Duchesse d’Orléans, le domaine de Bagnolet. Depuis 2005, on peut visiter le petit château, et plus particulièrement ses trois salons, leurs peintures murales et leur décor à la grecque. Si on est attentif, une plaque nous apprend qu’en 1793, un complot visant à sauver Louis XVI et sa famille y a été préparé par le baron Batz…

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© Wayne 77 licence CC-BY-SA 3.0

Pavillon de l’Ermitage
148 rue de Bagnolet, 75020 – Accès par le square Debrousse
Métro : Porte de Bagnolet (ligne 3)
Ouvert le jeudi et dimanche, de 14h à 17h30

Le Château des Brouillards

On aurait tendance à se laisser distraire par le buste de Dalida situé à quelques pas de là. Heureusement, un panneau nous indique que, derrière les grilles à l’angle des rues Girardon et de l’Abreuvoir, se cache un trésor du patrimoine montmartrois : le Château des Brouillards ! Au printemps et à l’été, difficile d’apercevoir sa silhouette derrière les arbres. On devine juste sa couleur très claire, ses deux étages et son fronton triangulaire. Mais imagine-t-on réellement son histoire ? En 1772, un avocat au Parlement de Paris fait construire ici une bâtisse de 300m2, agrémentée d’un jardin arboré, en lieu et place de ce qui était une ferme et un moulin. Le domaine fut nommé le Château des Brouillards en raison de la présence de vapeurs d’eau probablement due au contact entre une source avoisinante et l’air frais. Une atmosphère mystérieuse qui a attiré les artistes, comme le poète Gérard Nerval, qui y aurait vécu vers 1830, et le peintre Renoir qui y aurait installé son atelier 60 ans plus tard…

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© Wassila Djellouli / Paris ZigZag

Château des Brouillards
Angle des rues Girardon et de l’Abreuvoir, 75018
Métro : Lamarck-Caulaincourt (ligne 12)

Le Pavillon Carré de Baudouin

Rendez-vous à l’angle de la rue des Pyrénées et de la rue de Ménilmontant. Vous allez découvrir un château à l’histoire étonnante : construite au XVIIIe siècle dans le but de devenir un lieu de plaisir, de repos et de fêtes, cette « folie » s’est vue affublée en 1836 d’un orphelinat et d’une chapelle investis par des religieuses. Entre temps, Nicolas Carré de Baudouin, l’un des premiers héritiers du domaine, y fait ajouter en 1770 une façade de style Renaissance italienne, avec fronton triangulaire et colonnes ioniques. Une jolie architecture qui lui vaut d’être classée au titre des monuments historiques et séduit la famille Goncourt, qui s’y installe au début du XIXe siècle. Après avoir été racheté par la ville de Paris en 2003, le Pavillon Carré de Baudouin est devenu un lieu d’exposition.

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© LPLT licence CC-BY-SA 3.0

Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, 75020
Métro : Gambetta (ligne 3)
Du mardi au samedi de 11h à 18h – visites guidées gratuites le samedi à partir de 15h.

Le Château des Ternes

On en sait peu sur l’origine de cet édifice, à part qu’il s’agissait à l’origine d’une maison, transformée en château en 1582 par le valet de chambre du roi Henri III. Malheureusement, il ne reste qu’une toute petite partie de ce qui était jadis un immense domaine : quelques ruines dans l’herbe, un étonnant portail isolé et deux façades du XVIIIe siècle. Ces dernières, percées en leur base pour laisser passer les piétons de la rue Bayen, valent le coup d’œil ! En les observant, on peut imaginer à quoi ressemblait le château des Ternes au milieu du XVIIe siècle, à son apogée : lorsque l’on pénétrait dans la propriété, on admirait un potager, une orangerie, un pigeonnier, ainsi que des meubles luxueux et des tapisseries des Flandres à tomber !

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Façades Château des Ternes
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Portail Château des Ternes

Château des Ternes
17-19 rue Pierre Demours, 75017
Métro : Ternes (ligne 2)

Le Château de la Muette

Ne vous fiez pas à son architecture de style XVIIIe siècle. Ce magnifique château abritant le siège de l’OCDE a été construit à la demande d’Henri de Rothschild dans les années 1920 ! Outre sa fonction politique, il est remarquable pour ses boiseries rares, comme les panneaux de bois provenant de la bibliothèque de Louis XV. Si l’édifice est de construction récente, il n’en garde pas moins une dimension historique puisqu’il est à l’emplacement d’un château de la fin du XVIe siècle, commandé par Charles IX ! Celui-ci a même été le cadeau de mariage de la reine Margot avant de devenir résidence de Madame de Pompadour, puis lieu de séjour de Louis XVI et Marie-Antoinette. Quand Henri de Rothschild en a fait l’acquisition en 1922, il n’était plus qu’un tas de ruines… Il fallait donc le reconstruire !

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© Patrick Janicek licence CC-BY-SA 2.0

Château de la Muette
2, rue André Pascal 75016
Métro : La Muette (ligne 9)
Visites pendant les Journées du Patrimoine

Le Château de la Reine Blanche

De nombreuses rumeurs se murmurent encore au sujet de ce drôle de château et de la mystérieuse Reine-Blanche qui y demeura… Vers la fin du 13ème siècle, Marguerite de Provence, veuve de Saint-Louis, aurait fait construire un manoir pour se retirer après la mort de son cher époux. Il fut appelé “Hostel de la Reyne Blanche” car le blanc était, à l’époque, la couleur des reines endeuillées. La résidence fut détruite cependant au début du 15ème siècle sur ordre de Charles VI qui était un peu furax : selon les légendes, il aurait, au cours de festivités, manqué de mourir carbonisé dans le château. Entre le 16e et le 17e siècle, la famille de teinturiers Gobelin firent construire leur demeure et leurs bâtiments industriels sur le même emplacement : le nom est donc resté… L’architecture de la résidence actuelle conserve une allure de château : sa façade à pignons pointus et sa tour la font classer “monument historique” vers la fin du 20e siècle.

 

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Château de la Reine Blanche
4, rue Gustave-Geffroy, 75013
Métro : Les Gobelins (ligne 7)
Visites guidées gratuites l’été (entre juin et août, du mardi au dimanche)
Visites guidées gratuites également samedi-dimanche pendant les Journées du Patrimoine

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