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Les Orgues de Flandre, l'étonnant ensemble postmoderne du quartier de la Villette

Les Orgues de Flandre, Paris 19e
Par Alexandre L

« C’est marrant, quand je suis triste, je trouve que c’est moche. Quand je vais bien, je trouve ça super beau » : c’est en ces mots qu’Hélène de Fougerolles décrivit les bâtiments qui composent les Orgues de Flandre, dans le film Le Péril Jeune de Cédric Klapisch en 1994. L’ensemble architectural est, depuis sa construction entre 1973 et 1980, aussi clivant qu’insolite, à la fois par l’aspect exubérant de ses immeubles que par son portail d’un autre temps.

Le postmoderne en tant qu’architecture de rupture

Quand l’architecte allemand Martin Schulz van Treeck est choisi pour imaginer l’ensemble de logements sociaux, il décide de bâtir un projet en opposition avec le caractère monotone des habitations des années 50. Utilisant l’outil du relatoscope, il dessine les traits des 4 tours et des 2 bâtiments si particuliers qui occuperont les 6 hectares alloués à ce projet. Ainsi naissent, dans une démarche de verticalité postmoderne, les tours Sonate, Fugue, Cantate et Prélude, dont la dernière culmine à 123 mètres, faisant d’elle la plus haute tour résidentielle de Paris, et le 6e plus haut bâtiment de la capitale.

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Mais la caractéristique insolite de tout l’ensemble est surtout due aux deux bâtiments de l’entrée du complexe, longeant l’avenue de Flandre. Conçus avec des gradins rentrants ou sortants, les édifices, très géométriques, se font face dans une symétrie parfaite permettant d’ailleurs de réaliser de superbes clichés.

Le portail de la cité des Flamands

Entre les deux immeubles de l’entrée se cache un autre élément qui interpelle : en rupture totale avec l’architecture avoisinante, un portait en pierre se tient là, comme perdu dans le temps. Car oui, avant la construction des Orgues de Flandre se trouvait en ces lieux la cité des Flamands, un ensemble ouvrier établi en 1850. Quand a été amorcé le chantier en 1973, l’ensemble de la cité était alors menacé. C’était sans compter sur l’historien de l’art François Loyer, qui décida de se battre pour conserver un petit quelque chose de l’ancien ensemble. Il demanda alors que cette petite porte en pierre de style classique soit conservée.

 

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Déplacée d’une quarantaine de mètres afin de s’accorder au mieux avec les constructions modernes qui l’entoure, la porte des Flamands a survécu et se dresse désormais fièrement au milieu des édifices modernes.

Crédit photo à la une : Instagram @ad_visuals

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