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Sur les traces de Gertrude Stein à Paris

Par Cyrielle

Paris et ses fantômes… au détour d’une balade ou d’une course vers le métro, on croise souvent de petites plaques de marbre sur les façades des immeubles parisiens. Témoignages de la présence passée d’un illustre, elles participent d’un patrimoine urbain qui nous invite à redécouvrir des figures historiques à l’instar de celle de l’écrivaine américaine Gertrude Stein, amie des cubistes. Rendez-vous dans le 6e arrondissement à la recherche de son souvenir !

Du thé pour les artistes… Les réceptions de l’écrivaine au 27 de Fleurus

Gertrude Stein naît en 1874 en Pennsylvanie dans une famille juive allemande issue de la bourgeoisie. Étudiante-chercheuse en psychologie à ses débuts, elle arrive à Paris à l’orée du XXe siècle pour y rejoindre son frère Léo et y devient une collectionneuse d’oeuvres et mécène reconnue. C’est à deux pas du Jardin du Luxembourg qu’elle élit domicile, au 27 rue de Fleurus comme en témoigne la plaque mémorielle clouée au mur :

« GERTRUDE STEIN
1874–1946
ÉCRIVAIN AMÉRICAIN
Vécut ici avec son frère LÉO STEIN puis avec ALICE B. TOLKAS
elle y reçut de nombreux artistes et écrivains de 1903 à 1938 »

Parmi la belle société que l’Américaine et sa compagne, Alice B.Tolkas, recevaient chez elles, on compte l’éternel amoureux de Paris, Ernest Hemingway. Paris est une fête nous donne la meilleure impression de ce à quoi devait ressembler un thé de fin de journée dans le « vaste studio » de la rue de Fleurus : « On eut dit l’une des meilleures salles dans le plus beau musée, sauf qu’il y avait une grande cheminée et que la pièce était chaude et confortable et qu’on s’y voyait offrir toutes sortes de bonnes choses à manger et du thé et des alcools naturels, fabriques avec des prunes rouges ou jaunes ou des baies sauvages. C’étaient des liqueurs odorantes, incolores, renfermées en des carafons de cristal taillé, et servies dans de petits verres, et qu’il s’agît de quetsche, de mirabelle ou de framboise, toutes avaient le parfum du fruit dont elles étaient tirées, converti en un feu bien entretenu sur votre langue, pour la délier et vous réchauffer. »

Dans ses écrits, Hemingway explique qu’il fallait un certain temps avant de se faire adouber par « Mademoiselle Stein » et d’être convié au salon de la rue de Fleurus. Parmi ses autres invités, on compte de nombreux membres de l’avant-garde artistique qui bouillonne pendant l’Entre-deux guerres : Picasso, Cézanne, Matisse ou encore Fitzgerald font partie des élus. En 1938, toutes ces plumes et toiles de génie quittent l’appartement que le propriétaire souhaite alors récupérer. C’est la fin d’une étape-clef de la vie parisienne, celle qui inspirera Midnight in Paris à Woody Allen, lui-même tiré des vignettes d’Hemingway citées ci-devant. Le film rend hommage à Gertrude Stein en mettant en scène l’écrivaine sous les traits de Kathy Bates, trônant dans son salon en véritable papesse. La postérité lui a aussi rendu hommage en 2011 à travers une exposition rassemblant ses plus belles toiles de maître au Grand Palais.

Ancien appartement de Gertrude Stein
27 rue de Fleurus, 75006 Paris

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