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Au musée de l'Orangerie, l'impressionnisme dévoile son goût pour la décoration

Par Romane Fraysse

Si nous voulions nommer l’un des chefs-d’œuvre de l’art moderne, fort est à parier que beaucoup d’entre nous citerions le célèbre Déjeuner sur l’herbe de Monet. Pourtant, à l’origine, ce tableau a été exposé en 1876 sous le titre : « Panneau décoratif ». En effet, l’impressionnisme dévoile un goût immodéré pour l’art ornemental, une tendance inspirée par le mouvement britannique Arts & Crafts et les estampes japonaises. Ainsi, du 2 mars au 11 juillet 2022, l’exposition “Aux sources des Nymphéas : les impressionnistes et la décoration” à l’Orangerie mettra en lumière cet attrait sans précédent pour la décoration.

L’ornement : un manifeste de la modernité

Au siècle précédent, ceux que l’on nommait les « rubénistes » se disputaient déjà pour placer la couleur, alors jugée anecdotique, au même échelon que le dessin. Peu à peu, ces défenseurs de la modernité ont contribué à mettre en lumière l’ornement en tant qu’œuvre d’art à part entière. En Angleterre, le mouvement Arts & Crafts remet au goût du jour les techniques artisanales de la broderie, de l’émaillage ou de la poterie, tandis qu’en France, l’Art nouveau célèbre les arabesques et les motifs végétaux. Et ce n’est pas une coïncidence si c’est à cette époque que l’impressionnisme émerge, cet art où se juxtaposent les touches de couleurs, en rupture avec la ligne du dessin. De nombreux peintres revendiquent ainsi de faire un art décoratif : Degas veut peindre des intérieur, Renoir veut transformer des murs en Olympe, tandis que Monet parle de ses nymphéas comme « ses grandes décorations ». Les grandes scènes de genre sont alors peu à peu délaissées pour se consacrer entièrement au motif ornemental.

Ainsi, c’est la première fois qu’une exposition met en lumière ce goût impressionniste pour la décoration. Une autre histoire parcourue à travers une centaine de peintures, éventails, céramiques ou dessins du monde entier, parfois jamais exposés en France. De quoi redécouvrir les œuvres de Monet, Renoir ou Morisot sous un regard nouveau.

“Aux sources des Nymphéas : les impressionnistes et la décoration” au Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries, 75001 Paris
Du 2 mars au 11 juillet 2022

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Visuel de Une :
Claude Monet, Les Dindons, en 1877
©Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt