
L’histoire de ce site magnifique commence en 1965, lorsque Peter Wolkonsky, prince issu de la noblesse russe. Cet homme a cultivé son amour pour les plantes dès son plus jeune âge en s’introduisant dans le potager de son voisin, qui n’était autre que le tsar Nicolas II.
Une ancienne ferme devenu un jardin reconnu dans le monde
Adulte, il fait le tour du monde pour peindre les paysages et les plantes, avant de découvrir, à 64 ans, une ancienne ferme surplombant la rivière du Jaudy. Sous le charme, il achète alors les vieux bâtiments de ferme d’une exploitation agricole et recompose façades et toitures dans le style d’un ancien logis manorial du XVIIe siècle. Il fait également creuser les différentes pièces d’eau tout en faisant bâtir des constructions annexes, fontaines, pavillons et même une grotte italienne, ornés de coquillages. Les jardins de Kerdalo sont nés. Aidé par plusieurs grands pépiniéristes, comme Harold Hillier de Winchester, il aménage pendant plus de 30 ans un jardin de peintre, aux inspirations à la fois anglaises et italiennes. Abîmé par les violentes tempêtes de 1987 et 1999, qui causent de grands dégâts, les jardins de Kerdalo ne doivent leur survie qu’à la fille de Peter Wolkonsky qui, après la mort de ce dernier en 1997, restaure avec son mari le jardin et poursuit ainsi l’œuvre de son créateur. En 2021, les Jardins de Kerdalo passent dans une autre dimension en étant achetés par le créateur de chaussures de luxe Christian Louboutin. Et la consécration survient en mai 2025, lorsque les jardins de Kerdalo sont cités parmi les vingt-cinq plus beaux du monde, selon une liste publiée par le prestigieux New-York Times. Une citation qui intervient d’ailleurs vingt ans après que ces mêmes jardins aient été inscrits sur la liste des jardins remarquables.
Une œuvre d’art qui a pris vie au fil des ans
Ce jardin de 17 hectares abrite notamment un étang avec en arrière-plan des arbustes aux teintes dorées et un dégradé de vert, comme si un tableau impressionniste prenait vie devant nos yeux. Au bord de l’eau se dressent des fougères arborescentes, non loin d’hortensias, oscillant entre bleu, rose et violet, qui composent une véritable fresque naturelle, sublimée par le reflet de ce décor dans l’eau. “Ce que j’ai essayé d’obtenir à Kerdalo pendant plus de 25 ans, c’est un monde clos, à la fois naturel et façonné, comme revisité par une sensibilité et un goût personnels”, expliquait d’ailleurs Peter Wolkonsky de son vivant. Pénétrer dans les jardins de Kerdalo, c’est entrer dans un vaste paradis, divisé en sept chambres distinctes, avec le Grand Étang, le Canal, la Lande Dorée, les Quatre Carrés, les Terrasses, la Vallée du Bas et la Grotte Italienne. Un véritable univers botanique et romantique où coexistent plus de 5 000 plantes au fil des saisons, dont une vaste collection de rhododendrons, d’azalées, de camélias et de cornouillers. Certaines des espèces présentes dans ces jardins, particulièrement rares, ne comptabilisent plus que quelques exemplaires dans le monde.
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Un spectacle façonné par des passionnés
Bien plus qu’une simple balade, une visite des jardins de Kerdalo s’apparente également à un véritable tour du monde, grâce à des spécimens venus des quatre coins du globe. Citons par exemple le pin de Wollemi, Wollemia nobilis, découvert en 1994 dans les Blue Mountains australiennes, qui a des liens avec des espèces anciennes de plus de 200 millions d’années. Se distinguant par une écorce rugueuse et ses aiguilles, les pins de Wollemi peuvent atteindre 25 à 40 m de haut. De son côté, le Podocarpus salignus, conifère du Chili, peut atteindre 20 m de hauteur, avec des tiges retombantes dégageant une grâce exceptionnelle. Fragile, à la merci du temps, des changements climatiques et de la pollution, Kerdalo est un monde magique, blotti, clos, secret, à la fois naturel et façonné. Ouverts du mois d’avril au mois de septembre, les Jardins de Kerdalo se découvrent uniquement lors des beaux jours. De quoi s’offrir une escapade hors du temps et profiter d’un spectacle façonné par des amoureux de la flore. S’il y a donc un conseil que l’on peut vous donner, outre celui de ne pas oublier votre appareil photo pour immortaliser la visite, c’est de se dépêcher. D’autant plus que, depuis le classement du journal américain The New-York Times, la fréquentation a largement augmenté : désormais, ce sont près de 500 visiteurs qui visitent tous les jours ce superbe paradis vert.
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Les Jardins de Kerdalo
22 220 Trédarzec
Du 30 mars à fin septembre
Visite libre, sans réservation :
Dimanche & lundi : 14h30 – 18h30
Mardi au jeudi : 10h-13h puis 14h30-18h30
Fermé les vendredis et samedis
Dernière entrée à 11h30 et 17h
Tarifs – Individuel : 12€ / Moins de 26 ans : 5€ / Moins de 7 ans : Gratuit
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Image à la une : Jardins de Kerdalo © Jardins de Kerdalo
