Ce château de plus 800 ans fut un important champ de bataille entre la France et l’Angleterre au Moyen Age !
“Qu’elle est belle, ma fille d’un an ! Que voilà un château gaillard !”. Sur son éperon rocheux, cette citadelle encerclée par un méandre de la Seine abrite plus de huit cent ans d’histoire. Elle surplombe la vallée des Andelys dans l’Eure (27) en Normandie et continue de passionner les amoureux de la région et les férus de la période médiévale.
Des origines anglaises
Le Château-Gaillard est construit entre 1196 et 1198 par Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Il se trouve dans la commune des Andelys en Normandie, deux villages réunis pendant la Révolution française : auparavant, le Grand Andely était un centre religieux majeur de l’ère gallo-romaine et le Petit Andely un village de pêcheurs. Symbole de l’architecture militaire médiévale, la vocation du Château-Gaillard était de constituer un rempart défensif destiné à protéger le duché de Normandie et sa capitale, Rouen. Son temps de construction record séduit particulièrement Richard Cœur de Lion qui s’exclame alors : “Qu’elle est belle, ma fille d’un an ! Que voilà un château gaillard !”.
Un important champ de bataille entre la France et l’Angleterre
Mais le royaume de France entretient des ambitions sur la citadelle : sa position près du fleuve implique un accès privilégié vers la mer. Le roi capétien Philippe II Auguste entame un siège du château fort en septembre 1203 qui s’achève seulement quelques mois après en mars 1204. Les forces anglaises sont contraintes de se retirer tandis que la population des Andelys est décimée dans un tristement célèbre épisode des “bouches inutiles“, durant lequel les villageois meurent de faim et de froid (le peintre Francis Tattegrain illustre cette tragédie dans un tableau en 1886). La citadelle devient le lieu de séjour des rois de France comme Louis IX ou Philippe III le Hardi avant d’être récupérée par les troupes anglaises lors de la guerre de Cent Ans.
Le berceau d’un peintre incontournable
La forteresse tombe progressivement en désuétude et est démantelée en 1611, devenant un repère conspirationniste. De nos jours, les ruines du Château-Gaillard permettent de retracer les nombreuses utilités du lieu, comme son rôle de prison : Marguerite de Bourgogne, coupable d’adultère envers le futur roi Louis Ier, y meurt en détention. Vous pourrez aussi découvrir ses nombreux puits qui servaient à stocker de l’eau en grande quantité lors de sièges et qui sont profonds d’une centaine de mètres ! Parallèlement, un peintre célèbre du classicisme français est né dans un hameau des Andelys, Nicolas Poussin, dont le musée se trouve dans une bâtisse pittoresque du XVIIe siècle qui se visite toute l’année.
Un point de vue grandiose
Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour visiter le château fort : un sentier pédestre depuis le village (attention ça grimpe !) mène jusqu’aux ruines de la citadelle qui sont aussi accessibles en voiture grâce à un parking situé à proximité. En haut, vous pourrez profiter d’un panorama imprenable sur la vallée des Andelys et les trésors qui s’y trouvent. Continuez votre visite avec les autres monuments du village comme la collégiale Notre-Dame, première abbaye normande, la fontaine Sainte-Clotilde ou encore l’église Saint-Sauveur qui abrite un orgue imposant considéré comme l’un des plus beaux de France.
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Image à la une : Château-Gaillard © aterrom / Adobe Stock
Sources : Normandie Tourisme, Nouvelle Normandie Tourisme, Ouest-France, Ville des Andelys
Julien Mazzerbo