Avec leur charme authentique et leurs airs de forteresses, les cités médiévales offrent toujours des décors surprenants et éblouissants, qui nous font soudainement remonter dans le temps. C’est le cas, par exemple, de Saint-Guilhem-le-Désert, située au cœur d’un site naturel classé, de Chauvigny avec ses 5 châteaux forts, ou encore de la célèbre Rocamadour, bâtie à flanc de falaise et classée parmi Les Plus Beaux Villages de France. Mais l’une des plus impressionnantes est probablement cette cité médiévale fortifiée, classée à l’UNESCO, avec ses 52 tours sur 3 kilomètres de remparts !
Deux villes en une !
Si cette ville est l’une des plus visitées de France, c’est avant tout pour son ensemble architectural médiéval exceptionnel et exceptionnellement bien conservé, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997. Cette cité médiévale unique, entourée de vignes et cerclée d’une double enceinte, constitue la ville haute. Elle dessine une silhouette majestueuse, impossible à confondre avec une autre.
Mais une autre partie de la ville, conçue en 1260, dispose également de quelques atouts séduction avec ses églises, ses musées et ses hôtels particuliers du du XVIIIe siècle. “La Bastide Saint-Louis”, aussi appelée ville basse, se rejoint en une dizaine de minutes depuis la Cité, en traversant le Pont-Vieux, un pont médiéval piéton du XIVème siècle qui enjambe l’Aude. On y découvre aussi le Canal du Midi, créé au XVIIème siècle pour relier la Garonne à la Méditerranée, autre site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Une cité médiévale grandiose
Cette citadelle fortifiée du sud de la France ne peut pas laisser indifférent. Si son imposant château Comtal du XIIème siècle, ancien palais des Trencavel, domine la forteresse, ses 3 kilomètres de remparts sont particulièrement impressionnants. En effet, l’enceinte intérieure compte quatorze tours de guet tandis que l’enceinte extérieure en compte pas moins de vingt-quatre ! On peut également observer un grand bloc rectangulaire disposé contre la muraille, et appelé tour du Trauquet. Trauquet signifiant “petit trou” en occitan, c’est tout naturellement que l’on y découvre… un escalier dissimulé menant vers un souterrain qui permettait d’accéder le plus discrètement possible à l’extérieur de la Cité depuis les lices.
Pour pénétrer à l’intérieur de la cité, la porte d’Aude se tient à l’Ouest, près du château, tandis qu’à l’Est, c’est l’imposante porte Narbonnaise qui marque l’entrée. Impossible de la manquer avec ses deux tours de 30 mètres de hauteur en forme d’éperon ! C’est vers 1280, après que la cité fut assiégée à de nombreuses reprises, qu’elle fut édifiée par les rois Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel pour renforcer le système défensif de cette place-forte militaire. Alors appelée porte de Pressan, elle est elle-même protégée par la barbacane Saint-Louis, un ouvrage avancé percé de meurtrières, qui lui fait face.
Carcassonne : du déclin à la renaissance
Sa position stratégique en haut d’une colline en plein cœur du Languedoc mit la forteresse militaire en première ligne lors de la guerre qui éclata en 1635 entre la France et le royaume d’Aragon. Un conflit qui prit fin en 1659 avec la signature du Traité des Pyrénées, qui rattacha le Roussillon aux possessions françaises, et fit perdre à Carcassonne son rôle militaire. La cité médiévale vit alors sa population décliner progressivement, et des habitations de fortune furent bâties entre les lices, qui désignent les palissades entourant les fortifications.
“Je ne sache pas qu’il existe nulle part en Europe un ensemble aussi complet et aussi formidable de défenses des Ve, XIIe et XIIIe siècles, un sujet d’étude aussi intéressant et une situation plus pittoresque.”
Eugène Viollet-le-Duc, ‘Cité de Carcassonne’
Ainsi, c’est une ville en ruines et laissée à l’abandon à laquelle s’intéresse en 1852 l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, notamment célèbre pour avoir dirigé les travaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1843. Le chantier de restauration qu’il entreprend alors avec la ville de Carcassonne fut le plus grand de sa carrière ! Il y consacra près de la moitié de sa vie, rendant pas à pas à la cité sa superbe.
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Image en Une : Cité de Carcassonne vue du ciel © Adobe Stock Alexey Fedorenko
Mélina Hoffmann