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Des villages au nom étonnant, on en compte une bonne centaine en France. Situé dans un décor de rêve, perché sur une colline et entouré de coteaux de vignes et de cultures maraîchères, le village qui nous intéresse aujourd’hui devrait, selon la tradition locale, l’origine de son nom à Jules César, comme bon nombre de communes provençales. Voyant les habitants du lieu courir, ce dernier aurait prononcé la locution latine “cur currunt ?” (“Pourquoi courent-ils ?”). D’autant plus que, s’il y a bien un village où il fait bon prendre son temps, c’est bien ici…
Une histoire qui se raconte de la Préhistoire à nos jours
Au cœur du Parc Naturel Régional du Luberon, ce village de caractère offre de multiples facettes. Tout d’abord, celle d’un véritable livre d’Histoire vivant, dont les premières occupations remontent à l’ère préhistorique. Viennent ensuite les Celtes, qui peuplent avant J.C. le sud de la France et qui offrent d’ailleurs au futur village son nom actuel. L’origine tient en effet de la situation géographique du lieu, bâti sur deux mamelons (“cuc” signifiant mamelon). Sous l’époque romaine, de grosses implantations agricoles occupent alors le territoire, tandis que le village se développe fortement au Moyen Âge. Le village tel que nous le connaissons date en effet de 1004 et passe entre les mains de plusieurs familles de seigneurs. Au cours des siècles suivants, la population augmente jusqu’à atteindre en 1719 le cap des 3000 habitants. Une prospérité qui ne dure toutefois que quelques mois, avant que la peste de 1720, qui se répand depuis Marseille, ne vienne dépeupler le village d’un tiers de sa population. Subissant de plein fouet un important exode rural au XIXe siècle puis la Première Guerre mondiale, il faut finalement attendre les années 60 pour que ce village à mi-chemin entre Aix-en-Provence et Avignon attire de nouveaux habitants, puis de plus en plus de visiteurs grâce à sa qualité de vie. Ce n’est pas pour rien que ses habitants sont aujourd’hui connus pour leur hospitalité et leur authentique charme méridional. Son nom fait certes sourire mais il n’en demeure pas moins une étape incontournable lors d’une visite dans le Sud Luberon : bienvenue à Cucuron.
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Un village reconnu pour son riche patrimoine religieux
Typiquement provençal et perché sur une colline baignée de safre culminant à 375 mètres, Cucuron est un village fortifié qui ne manque pas de charme, à l’image de son château doté d’un donjon du XIVe siècle, d’où l’on peut admirer la montagne Sainte-Victoire, les Alpilles et toute la Provence, avec sa végétation odorante et colorée. Abandonné vers le milieu du XVIIe siècle puis tombé en ruines, le Donjon accueille maintenant des expositions temporaires. Et pour rendre l’ascension encore plus belle, le sommet du donjon Saint Michel offre un panorama magnifique, que ce soit en plein jour lorsque les rayons du soleil viennent baigner les toits ou lorsque le soleil se couche et que le ciel se teinte d’orangé. Surtout, la vue exceptionnelle depuis le donjon permet d’apercevoir les autres trésors qui se cachent dans Cucuron, à commencer par l’église Notre-Dame de Beaulieu. Parmi les principales attractions de la région, cet édifice de style romano-gothique abrite de somptueuses merveilles, comme un retable du maître-autel, un Christ enchaîné taillé dans une même pièce de bois ainsi qu’un orgue du XVIIIe siècle. Surtout, cette église est un digne représentant du riche patrimoine religieux de Cucuron, où l’on trouve également la discrète chapelle de l’Ermitage, le Prieuré Saint-Cyr ou encore l’église Saint-Michel, inscrite à l’inventaire général du patrimoine culturel.
L’incarnation parfaite du village provençal
Riche d’une longue histoire et de traditions qui se découvrent au travers d’un parcours bien précis, de la Citadelle à l’Hôtel de Boulliers en passant par la Maison des Consuls ou la Maison de la Reine Jeanne, Cucuron est avant tout un village paisible où il fait bon flâner dans ses ruelles. En se promenant à pied, on prend ainsi le temps d’admirer les jolies façades des belles demeures des XVIIe et XVIIIe siècles, avant de se poser sur l’un des nombreux bancs du village pour un moment de contemplation. Déambuler dans Cucuron, c’est également partir à la rencontre des artistes et des artisans, certains étant regroupés dans la boutique associative Cuc’ Factory pour vendre directement les fruits de leurs créations. Ou assouvir sa passion pour le cinéma, en marchant sur les traces des films Le Hussard sur le Toit (1994) et Une Grande Année (2005) tournés ici avant une séance au cinéma Le Cigalon. Bien plus qu’un simple village provençal qui ne vit que deux mois dans l’année, Cucuron cultive à merveille cet amour des traditions et des choses simples, à l’image de son traditionnel marché du mardi matin. Prenant place autour du Bassin de l’Étang, réserve d’eau historique du village, ce rendez-vous est l’occasion de découvrir les produits du terroir local, à l’ombre des platanes et à la fraîcheur du bassin.
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Image à la une : Cucuron © Adobe Stock
