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Cette demeure bâtie sur un château médiéval fut le refuge d’une écrivaine emblématique du XIXe siècle

Domaine de Nohant © Tuul et Bruno Morandi / Détours en France

Accueillant des millions de touristes chaque année, les châteaux font partie des sites culturels les plus populaires en France. Au-delà de la beauté des lieux, ces sites reflètent surtout une époque précise ou la vision d’un ou plusieurs rois qui ont marqué l’Histoire de France. Mais certains châteaux portent aussi la marque de propriétaires plus “artistiques” tels que des écrivains. Dans le département de l’Indre, à l’occasion d’un détour sur la route de Châteauroux à Gargilesse-Dampierre, terre d’inspiration pour les artistes, se trouve par exemple un domaine indissociable de son illustre propriétaire dont l’œuvre est aussi importante que sa vie fut intense…

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Terrain de jeu d’une future dramaturge

Les premières traces de l’existence du village de Nohant dans les archives remontent à 1228. À cette époque, un château-fort se dresse déjà sur ces terres, alors propriété des Hugues, seigneurs de Nohant. Au XIVe siècle, celui-ci est acquis par Charles de Villelume, qui réaménage le château et l’entoure de fossés et de fortifications dès la fin de la guerre de Cent Ans. Au fil des siècles, le domaine se transmet de propriétaires en propriétaires, jusqu’à arriver entre les mains de Pierre-Philippe Péarron de Serrennes, gouverneur de Vierzon, qui prend la grande décision… de raser l’ancien château féodal pour y faire construire la vaste demeure que l’on peut admirer aujourd’hui. Seules les deux tours, intégrées dans la ferme, demeurent les derniers vestiges visibles du château féodal, désormais remplacé par un bâtiment de style classique. En pleine Révolution française, le domaine est à nouveau cédé à Marie-Aurore Dupin de Francueil, fille naturelle du maréchal de Saxe et petite-fille d’Auguste II, roi de Pologne. Cette dernière achète la demeure pour 230 000 livres, l’entoure d’un vaste parc, agrandissant ainsi un domaine qui couvre à présent 240 hectares. Emprisonnée durant la Terreur, cette libre-penseuse, adepte de philosophes tels que Voltaire, Jean-Jacques Rousseau ou Buffon, est également la grand-mère paternelle d’Amantine Aurore Lucile Dupin, que l’on connaît davantage sous le pseudonyme de George Sand. C’est à l’âge de 4 ans que la future romancière et dramaturge découvre le domaine… dans des conditions bien particulières. Quelques jours après son arrivée, son père meurt brutalement d’une chute de cheval. Sa grand-mère souhaite alors prendre en charge l’éducation de sa petite fille et, jusqu’à 13 ans, Aurore mène une vie libre, en jouant dans le jardin et le parc tout en étudiant.

Madame Aurore Dupin de Francueil et sa petite-fille, future George Sand, reçoivent le général Louis Pierre Alphonse de Colbert au château de Nohant en 1815 par Alphonse Lalauze © Collection du château d'Ainay-le-Vieil
Madame Aurore Dupin de Francueil et sa petite-fille, future George Sand, reçoivent le général Louis Pierre Alphonse de Colbert au château de Nohant en 1815 par Alphonse Lalauze © Collection du château d’Ainay-le-Vieil

Un lieu de rencontres, d’échanges et d’inspiration

Revenue au domaine en 1820 pour s’occuper de sa grand-mère malade, la jeune Aurore en hérite l’année suivante, au décès de cette grand-mère qui lui aura fait découvrir Jean-Jacques Rousseau. Également attirée par les œuvres de Chateaubriand, Aristote, Blaise Pascal, Montaigne, Alexander Pope, Dante ou William Shakespeare, c’est dans le décor champêtre de Nohant et ses environs que la jeune femme puise l’inspiration pour écrire la majeure partie de son œuvre, qui débute officiellement en 1832 avec le roman Indiana, qu’elle signe pour la première fois du nom de George Sand. Romans, contes, nouvelles, pièces de théâtre, articles critiques et politiques, textes autobiographiques ou encore correspondance : la demeure de l’Indre est le cadre du travail d’écriture de George Sand, où elle se consacre notamment à un combat d’évolution sociale, défendant toute sa vie les valeurs républicaines. Surtout, sa demeure devient un lieu de rencontres et d’échanges, que ce soit avec de la famille ou des artistes majeurs comme Frédéric Chopin, son compagnon durant neuf ans, Franz Liszt, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Théophile Gautier ou encore Eugène Delacroix. Ce dernier possède d’ailleurs son propre atelier d’artiste, Nohant étant pour lui un cadre stimulant à ses inspirations. C’est ici qu’il réalise plusieurs œuvres, dont la toile L’Éducation de la Vierge, aujourd’hui au musée national Eugène Delacroix à Paris. À la fois lieu convivial et d’émulation artistique intense, le domaine de Nohant est logiquement la dernière demeure de George Sand, qui y rend son dernier souffle le 8 juin 1876.

L’atmosphère propre au XIXe siècle y règne encore

Sans descendance directe, les petites-filles de la romancière lèguent le domaine à l’État en 1952, après avoir aménagé certaines parties, comme la chambre à la mode “chinoise” de l’époque. Aujourd’hui, le domaine de Nohant comprend la maison, des dépendances, la cour de ferme, le jardin, le parc et le cimetière où repose George Sand. Une visite qui permet ainsi de découvrir les nombreuses facettes de sa personnalité grâce aux pièces, objets et meubles parfaitement conservés, véritables témoins vivants de ce riche passé. Une fois le seuil franchi, le charme de la maison opère, comme dans le petit théâtre où George Sand fit jouer plus de 200 pièces ou encore sa chambre bleue où elle rendit son dernier souffle. En plus d’une boutique, on peut également découvrir l’exposition permanente des marionnettes de Maurice Sand, fils de la romancière. Autre étape obligatoire, le somptueux jardin et le parc de six hectares, qui n’ont presque pas changé depuis l’époque de l’écrivaine. Ce même espace où elle y développa son imaginaire, aimait scruter la nature, y faire des expériences d’acclimatation et qui témoigne aussi de son attachement à la nature. “J’aime Nohant avec une sorte de tendresse comme un être qui m’a toujours été salutaire, calmant et fortifiant.” écrivait George Sand dans une lettre. Autant de bienfaits qu’on ne demande qu’à découvrir dans ce précieux témoignage artistique et romantique.

Grand Salon de Nohant © Pascal Lemaître/Centre des monuments nationaux
Grand Salon de Nohant © Pascal Lemaître/Centre des monuments nationaux

 

Maison de George Sand à Nohant
2 place Sainte-Anne
36400 Nohant-Vic

 

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Image à la une : Domaine de Nohant © © Tuul et Bruno Morandi / Détours en France

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