Comme son nom l’indique, le jardin du musée Albert Kahn est une création d’Albert Kahn, un banquier idéaliste et voyageur né en 1860 et mort en 1940. Rêvant d’une paix universelle dans un monde où toutes les civilisations cohabiteraient harmonieusement, ce dernier avait légué une grande partie de sa fortune à la découverte des cultures étrangères. C’est ainsi qu’il avait progressivement imaginé ce jardin de 4 hectares comme un monde utopique, en mariant les cèdres marocains aux roses européennes, et les cerisiers japonais aux épicéas du Colorado. Au total, le banquier a réussi le pari de réunir plusieurs paysages naturels en un seul et même jardin, rendu public au moment de l’exposition universelle de 1937.
9 jardins en un seul
Dans ce jardin idéaliste, on déambule d’une atmosphère à une autre en s’imprégnant des nuances de couleurs des neuf sous-jardins qui se dévoilent au fil de la visite. Dans les forêts bleue, dorée et vosgienne, les camaïeux offerts par les épicéas bleus, les cèdres de l’Atlas, en contraste avec le bois des bouleaux, les rhododendrons fuchsia et les herbes vertes sont époustouflants. On aimerait se transformer en artiste impressionniste pour capturer ces teintes que l’appareil photo n’honore pas tout à fait. Au centre du jardin, notre curiosité est piquée lorsque l’on tombe nez à nez avec le Gingko Biloba Saint-Cloud, un arbre unique en France à la forme et au feuillage atypiques, déniché en son temps dans une pépinière par Albert Kahn. À quelques mètres de là , se trouve le jardin français et sa serre de plantes exotiques, le verger, ainsi que la roseraie où de délicats parfums viennent chatouiller nos narines en juin, lorsque les rosiers sont en fleurs… Mais ce n’est pas tout !
Le Japon à l’honneur
Amoureux du Japon, Albert Kahn avait consacré une grande partie de son jardin aux paysages du Pays du soleil levant. Ces parcelles, les plus célèbres du jardin, se décomposent aujourd’hui en deux sous-parties, le jardin japonais contemporain et le Village japonais. Le premier, conçu par le paysagiste Fumiaki Takano nous invite à une promenade paisible. On suit le tracé d’un bassin où évoluent d’énormes carpes nippones, avant de traverser deux petits ponts offrant un panorama sublime sur une montagne d’azalées, une rivière de pierres rondes et au printemps, des cerisiers en fleurs. Les yeux avertis liront dans cet aménagement raffiné une métaphore de la vie d’Albert Kahn. Le village japonais, plus ancien, abrite lui un pavillon offert en 1966 par l’école Urasenke du thé à Kyôto, où l’on peut assister, à quelques moments de l’année, à une cérémonie du thé, et deux maisons traditionnelles construites sur pilotis en bois cernées de bonzaï. Le dépaysement est total !
Jardin du Musée Albert Kahn
10-14, rue du Port 92100 Boulogne-Billancourt
Metro Boulogne – Pont de Saint-Cloud (Ligne 10)
Ouvert du mardi au dimanche 11h-18h en hiver (du 1er octobre au 30 avril) et du mardi au dimanche 11h-19h en été (du 1er mai au 30 sept.). Fermé le lundi.
Cérémonies du thé en avril, mai, juin et septembre, les mardi et dimanche
01 55 19 28 00