A la Une
Située entre Bordeaux, Royan et Cognac, il existe une commune présentant l’épineuse situation d’être construite entre deux collines, ce qui a, un temps, retardé une partie de son développement en termes d’économie et de population. Fort heureusement, cela ne l’a pas empêché de devenir une puissante puis très appréciée cité…
Une place-forte prisée par les rois
Ancienne villa gallo-romaine comprenant notamment un équipement thermal, un mausolée funéraire, une cour agricole et un jardin d’agrément, comme l’ont démontré les vestiges retrouvés lors de la construction des nouveaux thermes, Jonzac fut ensuite l’une des propriétés du domaine de Saint-Germain-de-Lusignan à l’époque carolingienne. Mais la commune à proprement parler voit le jour au XVe siècle, avec la fusion de deux zones d’urbanisation. Devenue une place-forte huguenote, la cité connaît alors un essor économique important (foire, marché aux porcs, halle aux grains) jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, contraignant de nombreux jonzacais à fuir vers Bordeaux et aux Antilles. Si la cité est un véritable lieu de pouvoir, c’est parce qu’elle peut également compter sur la présence d’un château à la fonction essentiellement défensive. Monument touristique le plus apprécié de la ville, celui-ci prend place sur un éperon calcaire en hauteur de la vallée de la Seugne. Construit en grande partie au XVe siècle, l’édifice reçoit dans son histoire d’illustres personnages tels qu’Henri IV, Louis XIV ou Mazarin, avant d’être fortement modifié au cours du XIXe siècle, pour accueillir l’hôtel de ville, la préfecture et le théâtre. Classé aux Monuments Historiques, le château vaut assurément le détour : pas seulement pour la visite guidée qui nous plonge dans les mille ans d’histoire, des tableaux des seigneurs de Jonzac au théâtre de style Napoléon III, mais aussi pour l’œuvre d’art qu’il abrite. Sur son esplanade se trouve en effet une statue monumentale représentant la République. Réalisée par Gustave Michel, elle figure Marianne éclairant le peuple avec son flambeau.
Une cité qui attire également par ses spécialités
Tandis que la Seugne serpente à travers la cité, la rive en face de celle dominée par le château de Jonzac accueille aussi un monument riche en histoires : l’église Saint-Gervais-Saint-Protais. Construite à l’origine au Haut Moyen Âge, c’est ici que, selon la légende, Charlemagne y aurait fait déposer les restes de saint Anthème, ancien évêque de Poitiers. Inscrite aux Monuments Historiques, elle a également été rénovée au cours du XIXe siècle, alors que des fouilles archéologiques ont révélé la présence d’un cimetière mérovingien des VIe et VIIe siècles. C’est d’ailleurs au début du XIXe siècle que Jonzac devient un chef-lieu d’agglomération puis la cité de tourisme que l’on connaît désormais. Un développement en partie possible grâce à un commerce qui connaît alors un essor considérable : le cognac. En chemin vers Jonzac, on ne peut que traverser une véritable mer de vignes, qui produit un raisin blanc idéal pour la distillation et la production du fameux cognac. Un savoir-faire qu’il est possible de côtoyer de près, à la rencontre de producteurs locaux sous les halles du magnifique marché couvert. Un rendez-vous immanquable, notamment pour déguster les nombreuses spécialités jonzacaises et voisines tels que les pineaux des Charentes, les gâteaux des Rameaux, les produits des Moulins de Jonzac ou encore les huîtres qui font de Jonzac un délicieux détour gastronomique.
Une eau bienfaisante qui explique également la popularité de Jonzac
Et si Jonzac est connu pour son cognac et son pineau, la cité doit aussi sa renommée à son eau. Connue de toutes et tous, l’eau de Jonzac est à l’origine d’une véritable success story entamée il y a “seulement” 40 ans : les Thermes de Jonzac, soit la 7e station thermale de France. C’est au début des années 1980 qu’un forage à plus de 1600 mètres de profondeur permet d’atteindre une eau riche en oligo-éléments, jusque-là protégée par d’épaisses couches d’argiles depuis plus de 200 millions d’années. Cette eau extraite à près de 60° est ainsi utilisée depuis les années 80 dans le cadre des cures thermales, qui prennent dans les anciennes carrières de calcaire d’Heurtebise. Ainsi sont nés des thermes troglodytiques à l’atmosphère feutrée et loin du tumulte du quotidien, où les éclairages mettent en valeur les immenses colonnes de calcaire, tandis que les patients peuvent profiter de locaux et cabines modernes grâce au savoir-faire de la Chaîne Thermale du Soleil. Chaque année, ce sont ainsi près de 17 000 curistes qui viennent profiter des nombreux soins prodigués par l’établissement, spécialisé dans trois pathologies : la phlébologie, la rhumatologie et les voies respiratoires. Fort heureusement, pas besoin d’être en cure pour profiter des bienfaits légendaires de l’eau de Jonzac. Situé au cœur du vignoble du Cognac, les Antilles de Jonzac forment l’un des plus grands parcs aqualudiques d’Europe, avec un espace bien-être et un lagon tropical sous une immense toile blanche de 10 000 m². Piscine à vagues, cascades, toboggan de 60 mètres, grand bain romain et même bassin sportif, le tout entouré de plages de sable fin avec transats et serre tropicale… rien d’étonnant à ce que 400 000 curieux viennent chaque année profiter des nombreux bienfaits de l’eau de Jonzac.
À lire également : Cette charmante cité médiévale construite à flanc de montagne est reconnue comme le “plus curieux village des…
Image à la une : Jonzac © Adobe Stock
