En plein cÅ“ur du quartier latin, se cache un trésor d’architecture et d’histoire : l’ancien Collège des Trente-Trois. Pour découvrir cette jolie cour arborée, il faut passer une large porte en pierre de taille et pourvu d’arcades classée au Monument Historique. Dans ce petit havre de paix du 5e arrondissement, on découvre un écrin de verdure où il fait bon flâner. Il ne faut pas oublier de lever la tête pour s’immerger dans l’atmosphère du lieu avec ses bâtiments aux grandes fenêtres où l’on imagine aisément les jeunes écoliers rêvasser…
C’est dans cet hôtel particulier, anciennement Hôtel d’Albiac, qu’un prêtre, Claude Bernard, décide d’installer ses jeunes apprentis. En 1633, il fonde ce séminaire destiné à aider des écoliers indigents. Ainsi, il prend sous son aile quelques enfants pour leur fournir une vie plus facile et une meilleure éducation afin de leur offrir, plus tard, des études de philosophie et de théologie à l’Université de Paris. En retour, les enfants devaient se consacrer à une carrière ecclésiastique. À ses débuts, ce collège d’un genre à part compte cinq étudiants, comme les cinq plaies de Jésus Christ. Ensuite, ce sont quelques 12 enfants qui y suivent l’enseignement du père, comme les 12 apôtres et, pour finir à 33 jeunes, comme l’âge du Christ. C’est de ce chiffre que le lieu tient son nom, mais pas uniquement…
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En effet, Anne d’Autriche, la mère régente du roi Louis XIV, devient officieusement la marraine du collège. Elle fait livrer tous les jours 33 livres de pain avant de muer cette aide en financement à hauteur de 900 livres issues du Trésor Royal. Placé sous l’autorité de l’archevêque de Paris, le clergé fait également don au séminaire de 5000 livres jusqu’en 1797, date à laquelle le lieu ferme définitivement ses portes. Au XIXe siècle, cette bâtisse incroyable est naturellement transformée en habitations.
Aujourd’hui cour privée, il faut avoir la chance de croiser un résident pour découvrir cette adresse atypique. L’ambiance bucolique n’a pas son pareil. Le bâtiment de gauche a été imaginé par l’architecte De Charon et accueillaient autrefois les chambres. Une atmosphère paisible se dégage du lieu et de ses jolies façades. L’immense porte n’est pas la seule pépite classée puisque ces dernières ont également été inscrites au titre de Monument Historique, tout comme la toiture et le sublime escalier en fer forgé. Une adresse à voir !