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Les trésors architecturaux de la rue François Miron

Rue François Miron, Paris 4e
Par Alexandre M

Alors que beaucoup de rues ont subi de profondes modifications sous les travaux haussmaniens, la rue François Miron a su garder son authenticité et son charme typique du Moyen-Âge.

Cette petite rue du Marais doit son nom à François Miron, prévôt des marchands de Paris de 1604 à 1609. Sous l’Ancien Régime, le prévôt des marchands de Paris est celui qui s’occupait de l’approvisionnement de la ville, des travaux publics, de l’assiette des impôts et avait la juridiction sur le commerce fluvial. Il est élu tous les deux ans et son rôle se rapproche donc de celui d’un maire de Paris. Surnommé “le Père du Peuple”, François Miron est notamment à l’origine de la façade de l’ancien Hôtel de Ville, qui sera incendié lors de la Commune.

L’ambiance médiévale se fait d’ailleurs ressentir avant d’emprunter cette voie. Telle une mise en bouche, la somptueuse église Saint-Gervais-Saint-Protais se dresse devant les curieux et les amoureux d’architecture.

Maisons médiévales de la rue François Miron

Aux numéros 11 et 13, on tombe nez à nez avec deux maisons de style médiéval. Les colombages d’époque sont encore visibles, grâce à des travaux restauration effectués dans les années 1970. Sur la façade de la première maison, on peut lire « à l’enseigne du Faucheur ». Quant à la seconde maison, il s’agit de « l’enseigne du Mouton ». Bien différentes des immeubles parisiens, ces demeures permettent d’imaginer plus facilement la question du logement au Moyen Âge. Ici, l’édifice se compose de façades étroites, assez hautes où le bois prend une place importante.

Du numéro 44 au 46, c’est un autre bâtiment historique que l’on retrouve avec l’Hôtel d’Ourscamp. Avant la bâtisse actuelle, on y trouvait une “maison de ville” primitive ayant appartenu à des moines cisterciens. Après de nombreuses transformations au cours des siècles, elle abrite aujourd’hui l’Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du Paris historique. La visite des lieux est même possible, de quoi nous faire ressentir encore davantage l’ambiance historique qui imprègne la rue. La façade, la toiture, l’escalier et le cellier sont d’ailleurs classés monuments historiques depuis 1966.

Hôtel Beauvais, 68 rue François Miron
L’Hôtel Beauvais, classé au titre des monuments historiques depuis 1966.

Cette balade hors du temps se termine logiquement avec l’Hôtel de Beauvais, situé au no 68. Édifié à partir de 1655, le bâtiment était lui aussi une “maison de ville” à l’origine pour des abbés. Ce n’est que plus tard que la maison deviendra un hôtel particulier. S’il fait aujourd’hui office de Cour administrative d’appel de Paris, il subsiste néanmoins quelques traces de son passé médiéval. Sous le fond de la cour, on trouve en effet de superbes caves gothiques datant du 15e siècle. Cet établissement prestigieux a notamment compté parmi ses clients un certain Mozart. Alors enfant, le prodige autrichien a logé dans l’hôtel avec ses parents, lors de son premier séjour parisien en 1763.

Le cellier de l'Hôtel Beauvais
La salle voûtée des souterrains de l’Hôtel Beauvais

Rue Francois Miron – 75004 Paris
Métro : Hôtel de Ville (ligne 1 / ligne 11)

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